Est de la RDC: une écolière tuée à un barrage de l'armée, six militaires arrêtés

Douille d'une balle ramassée à Beni/Ph ACTUIALITE.CD
Douille d'une balle ramassée à Beni/Ph ACTUIALITE.CD

La mort par balle d'une écolière vendredi par un soldat à un barrage payant de l'armée a provoqué l'émoi dans l'Est déstabilisé de la République démocratique du Congo où six militaires sont déjà en détention , a-t-on appris dimanche des sources concordantes.

"Vendredi à Loashi (85 km au nord ouest de Goma), le chauffeur d'un bus a refusé de s'arrêter à une barrière de tracasseries de l'armée où un militaire a tiré, atteignant une écolière qui est morte sur place", a déclaré à l'AFP Fabrice Munphirwa, président de la société dans le territoire de Masisi.

"Nous demandons aux autorités de supprimer les barrières. Il faut aussi que le commandant du régiment explique où va l'argent récolté par des militaires", a-t-il ajouté.

"Pour une taxe de passage de 500 francs congolais (0,25 dollars) exigés à une barrière payante érigée par les FARDC (Forces armées de la RDC) qui n'a pas été payée, une écolière a été abattue par des militaires", à Loashi, a déclaré de son côté à l'AFP le député provincial du Nord-Kivu, Alexis Bahunga.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire a affirmé que l'écolière était une "victime collatérale" d'un échange de tirs entre des militaires et des miliciens. 

Les militaires sont intervenus "pour empêcher le braquage du bus par des miliciens", a affirmé à l'AFP le major Guillaume Njike, porte-parole de l'armée dans le Nord-Kivu (est), annonçant l'arrestation de "plusieurs militaires".

"Pour des raisons d'enquête, six militaires dont le présumé tireur et leur commandant ont été arrêtés et déférés au parquet militaire", a indiqué à l'AFP un chef militaire de cette zone, qui a refusé d'être cité.

Souvent, dans l'est congolais des militaires mal payés improvisent des points de contrôle prétextant rechercher des rebelles. Mais ils exigent aux transporteurs et aux passants de verser une taxe illégale. 

Le député provincial Kahunga et la société civile accusent les militaires d'imposer des taxes illégalement.

Depuis le 6 mai, les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sont placées en état de siège pour mettre un terme aux activités et à la présence des groupes armés. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé les autorités civiles par des officiers de l'armée et de la police.

ACTUALITE.CD avec AFP