Goma : la proposition de loi portant révision du code de la famille diversement appréciée surtout en matière de fixation de la dot

Photo ACTUALITE.CD.

La proposition de loi du député national Daniel Mbau, portant modification du code de la famille, est diversement appréciée à Goma (Nord-Kivu). Alors que plusieurs jeunes garçons célibataires félicitent le député d'avoir initié cette proposition de loi, qui fixe la dot à 500 USD en milieux urbains et à 200 USD en milieux ruraux, certaines organisations féminines la qualifie de discriminatoire. D’autres activistes des droits des femmes notent certains points positifs contenus dans cette proposition de loi qui doivent être capitalisés en vue de valoriser davantage la femme Congolaise.

Certains jeunes garçons célibataires qui se sont confiés à ACTUALITE.CD à ce sujet ont jugé bonne et opportune, cette proposition de loi du député national Daniel Mbau, surtout au niveau des dispositions qui fixent la dot à 500 USD en ville et à 200 USD à la campagne. Nombreux promettent d'ailleurs, de se marier, si la loi est adoptée au Parlement et promulguée par le Chef de l’Etat.

« Je suis célibataire depuis tout ce temps faute d'argent de la dot qui est fixée à plusieurs centaines voire plusieurs milliers des dollars dans certaines familles, surtout ici à Goma. Quand je pose la question aux collègues qui se sont mariés, ils disent avoir débloqué pour les uns, entre 2 000 et 3000 USD, d'autres sont allés au-delà de 5 000 USD, rien que pour la dot. À cela, s'ajoutent d'autres frais liés au mariage. Maintenant que le prix est uniformisé, à travers cette proposition de loi, je crois que je serai parmi les premiers à se marier, tout juste après promulgation de cette loi » a témoigné célibataire de plus de 40 ans.

Dans une déclaration rendue publique vendredi 23 juillet 2021 à Goma (Nord-Kivu), l'ONG Fucus droits et accès (FDA) a par contre dit non à l’uniformisation de la dot car cette démarche vise tout simplement à réduire la femme à  l’état d’une marchandise.

« Le fait de fixer préalablement le prix de la dot (…) revient à la réification de la femme car le critère lié à la différenciation des filles du village et celles de la ville, est d'une absurdité inouïe et frise une discrimination qui ne dit pas son nom. Pourtant, nous sommes régis par des textes nationaux et internationaux (…) qui interdisent toute forme de discrimination. Aucune femme n'a choisi de naître dans telle ou telle autre contrée, la valeur de la femme en RDC reste la même dans plus de nos 450 tribus et dialectes qui font partie du patrimoine congolais et constituent nos richesses et nos forces », a dit Me Grâce Muhombo, chargée du genre et protection à l'ONG FDA.

D’autres activistes des droits des femmes notent certains points positifs contenus dans cette proposition de loi qui doivent être capitalisés en vue de valoriser davantage la femme Congolaise.

« Nous devons analyser cette proposition de loi, article par article pour nous permettre de savoir son contenu, de voir le côté positif et le côté négatif. C'est vrai, l'article sur le montant de la dot, c'est un article qui énerve. Mais, il y a d'autres articles dans cette proposition de loi. Il y a l'article par rapport aux fiançailles. Les gens qui viennent dire aux filles, je te marierai et ça prend le temps que ça peut prendre et après, on voit le Mr aller épouser une autre fille, pourtant toi tu as fait longtemps avec le Monsieur (…) Proposez plutôt à l'Honorable, si possible, l'amélioration de cet article qui énerve parce que aussi pour moi, je dois dire que cet article sur la dot, je le trouve discriminatoire. Je  pense qu'il y a lieu de corriger et c'est possible de corriger que de dire à quelqu'un, parce que tu as proposé 500 USD et 200 USD, toute ta réflexion que tu avais, bonne soit-elle, doit être rejetée », a réagi Me Nelly Mbangu Lumbulumbu, coordonnatrice de l'ONG Sauti ya Mama Mukongomani (Ndlr : La voix de la femme Congolaise).

Lire ici : Assemblée nationale :Daniel Mbau dépose la proposition de loi portant révision code de la famille touchant la dot, les fiançailles et la polygamie

Jonathan Kombi, à Goma