Du 20 au 22 juillet à Kinshasa, des femmes évoluant dans le domaines sportif, policier, médiatique…vont participer à un atelier organisé par le Cadre Permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Ces assises mettent au centre la détection du marketing sur le genre ainsi que le rôle que doivent jouer les femmes dans le processus des réformes institutionnelles lancées depuis 2019.
« Très souvent lorsque les hommes politiques prennent le pouvoir, ils font des grandes déclarations qui parfois présentent des écarts avec la situation réelle des femmes. L’approche Gender Washing permet d’échapper au marketing sur le genre, » explique François Elika, facilitateur et membre du PNUD.
Cet atelier voudrait donc « amener les femmes à être plus outillées pour détecter ces écarts et faire le plaidoyer nécessaire pour que les acteurs politiques, les décideurs élaborent des politiques publiques qui soient vraiment sensibles au genre et qui permettent l’amélioration des conditions de vie des hommes et des femmes dans la société. Il est important que CAFCO soit cette instance de cristallisation de la conscience des femmes pour qu’elles jouent le rôle citoyen qui est attendu d’elles. » a-t-il ajouté.
Concrètement, ces assises visent à améliorer les capacités des membres du CAFCO, pour passer de l’étape du militantisme à l’étape de la professionnalisation, afin de pouvoir identifier la meilleure expertise que possède CAFCO en son sein, identifier l’opportunité qui se présente à lui à travers les nouvelles réformes, et utiliser cette expertise pour accompagner, faire le plaidoyer, surveiller, faire le suivi de l’action publique dans l’agenda de l’actuel Président de la République, Félix Tshisekedi.
Adine D’or Omokoko, secrétaire général de CAFCO a ajouté:
« Nous voulons constituer une banque de données des femmes selon leur expertise, arriver aussi à intégrer dans le mécanisme de fonctionnement de Cafco le processus de professionnalisation dans l’accompagnement des réformes institutionnelles prôné par le Chef de l’Etat depuis 2019. Nous attendons que les femmes arrivent à corriger la façon de travailler de CAFCO au regard des dynamiques qui sont en train d’être mises en place dans la gouvernance du pays ».
L’atelier a également connu la participation du directeur de cabinet de la ministre du genre, famille et enfant. Dans son allocution, il a mentionné les progrès réalisés récemment , notamment le pourcentage des femmes au sein du gouvernement central, le nombre des femmes nommées dans les institutions ainsi que la récente nomination de Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi à la tête de la Banque Centrale du Congo. Il a aussi encouragé les participants à soumettre des initiatives pour améliorer l’accès des femmes au pouvoir.
Parmi les 50 participants, certaines viennent du Maniema, du Kasai Central, de Lubumbashi et de la Tshopo. En dehors du Gender Washing, les notions prévues au cours de cet atelier sont notamment la présentation l’état de la gouvernance publique et l’agenda du gouvernement par rapport aux réformes institutionnelles, la stratégie de plaidoyer, le mouvement citoyen des femmes (rôle et professionnalisation).
Prisca Lokale