A Goma, Lukwebo s’explique sur l’affaire Matata : « la justice estime qu’il y a des bénéficiaires de paiement du trésor public qu’on arrive pas à retracer »

Bahati Lukwebo, informateur/Ph ACTUALITE.CD

Le président du Sénat, Bahati Lukwebo est arrivé ce mardi 6 juillet à Goma. A sa descente d’avion, il s’est confié aux journalistes qui sont revenus sur la levée des immunités du sénateur Matata Ponyo par le Sénat et les poursuites judiciaires autorisées contre lui dans une nouvelle affaire de zaïrianisation des biens des étrangers.

« La justice estime qu’il y a des bénéficiaires de paiement du trésor public qu’on arrive pas à retracer, qu’on peut considérer comme des fictifs. Et donc, il revenait au bureau du sénat, parce que nous sommes en vacances, de pouvoir donner l’occasion au sénateur Matata d’aller présenter ses moyens de défense. Voilà pourquoi, nous avons autorisé les poursuites », a dit Bahati Lukwebo.

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Il explique que les textes en la matière ont été respectés.

« Nous avons appliqué justement les lois et le règlement intérieur du Sénat. Ce qui est prévu aux différents articles qui concernent les poursuites judiciaires et la levée des immunités. Tous ces articles ont été scrupuleusement observés. Au départ, vous savez, il y avait le premier dossier qui concernait Bukangalonzo et nous avons laissé à chaque sénateur la possibilité de s’exprimer en âme et conscience et vous avez suivi le résultat », a expliqué le Président du Sénat qui est en route pour Bukavu.

Le Procureur Général près la Cour constitutionnelle relate que Matata Ponyo aurait conclu en 2011, alors qu'il était Ministre des Finances, un  Protocole d'accord en vue de permettre au Gouvernement Congolais d'indemniser 300 anciens propriétaires des biens Zairianisés. Devenu Premier Ministre Matata Ponyo aurait décaissé 110.907.681,88 $ US et 27.894.707,92 Euros entre 2010 et 2013. Toujours selon ce réquisitoire, des enquêtes menées au sein de la Direction de Gestion de la Dette Publique (DGDP) n'ont trouvé aucune trace de ces 300 créanciers qui auraient perdu leurs biens meubles et immeubles du fait de la Zaïrianisation. Ce qui avait poussé, à l'époque, le Procureur Général près la Cour de cassation à ouvrir un dossier contre M. Mapon.

Le Procureur Général de la République avait déjà saisi à plusieurs reprises le Sénat en vue d'obtenir la levée des immunités du sénateur Matata Ponyo, mais sans parvenir à obtenir cette autorisation. C'était après les enquêtes menées par l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur la débâcle du projet Bukangalonzo.

Jonathan Kombi