Quels rôles pour la femme et toute la population dans la réussite de l’Etat de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ? Ce 18 mai, le Desk Femme vous propose les rrecommandations d'Evelyne Mbata, membre du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO).
« Lorsque le pays dans son ensemble ou une partie du pays est soumis à l'État de siège, l'État met également en place une loi ou des mesures qui l’accompagnent. Les Forces Armées congolaises doivent se conformer à leur mission sur base des moyens mis à leur disposition à travers cette loi. La seule alternative est de laisser les FARDC faire leur travail. », dit-elle.
En effet, selon les mesures d’accompagnement de cette décision, les gouverneurs civils ont été remplacés par des militaires. De nouveaux commandants ont été désignés à la tête des opérations militaires dans ces provinces affectées par les violences. Le lieutenant-général Lubaya N’Kashama Johny et le commissaire divisionnaire Alongabony Bangadiso Benjamin, respectivement gouverneur et vice-gouverneur militaires de l’Ituri sont en fonction depuis le jeudi, 06 mai. Dans la province du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba et le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo prennent les commandes, respectivement comme gouverneur et vice-gouverneur. Cette décision exceptionnelle est effective pendant trente jours.
Le cabinet du gouverneur militaire est composé de cinq collaborateurs nommés par le même gouverneur. Ce dernier est investi des pouvoirs exorbitants de la légalité normale. Le gouverneur a également la conduite des opérations militaires. Il jouit des pleins pouvoirs de gestion, de police et de maintien de l’ordre. Durant l’état de siège, la compétence pénale des juridictions civiles est dévolue aux juridictions militaires. Pendant cette période également, les gouvernements provinciaux ainsi que les assemblées provinciales desdites provinces sont suspendus et leurs prérogatives sont transférées aux autorités militaires provinciales.
« Les actions des femmes dépendent du comportement des militaires »
Concernant le rôle des femmes et de la population entière dans la réussite de l’Etat de siège, Evelyne Mbata estime que l’on ne devrait pas assenser les deux parties de l’attitude à adopter.
« Je pense que les femmes pourront adapter leurs actions par rapport à celles des Forces Armées congolaises. On ne devrait pas s’interroger excessivement sur le rôle des femmes au cours de l’Etat de siège. (…) Les femmes comme toute la population ont subi de nombreuses atrocités, qu’elles vont attendre voir les actions des militaires pour réagir ensuite. Je parle de cette femme de l’Ituri, du Nord-Kivu, qui n’a probablement pas reçu des explications au sujet de l’Etat de siège, qui constate simplement que les militaires arrivent sur son territoire (…), s’ils travaillent pour la paix, les femmes vont agir en conséquence » a-t-elle affirmé.
Pour rappel, l'état de siège proclamé dans ces deux provinces de l’Est de la RDC ont pour objectif de mettre fin aux violences armées dans cette région. La mesure est entrée en vigueur le 6 mai dernier et est d’une durée d’un mois renouvelable. Ces deux provinces bénéficient d'un régime juridique distinct des autres provinces de la RDC.
Prisca Lokale