RDC : clôture à Mbanza-Ngungu de la première édition du Salon Littéraire du Kongo Central

Ph. ACTUALITE.CD

La première édition du Salon Littéraire du Kongo Central (SALIK), tenue dans le territoire de Mbanza-Ngungu depuis mardi dernier, s'est clôturée ce vendredi 30 avril à l'Institut Supérieur Pédagogique du territoire. Un café littéraire, un concours de génie en herbe pour les élèves, des prestations des artistes chanteurs et humoristes ont été organisées au cours de cette édition.

Le vice-président de l'ASBL "J'accuse Ma Génération" (JMG), qui a organisé cet évènement, Joyeux Ngoma Mbumba, s'est félicité de la présence, en grande partie, des jeunes.

“ Il y a eu des jeunes à 95%, nous avons visé sur la balle. Nous sommes contents parce que malgré le fait que certains ne le croyaient pas, tout a été positif. Il y a déjà eu des changements et il y en aura toujours. Nombreux ne savaient pas comment déclamer des poèmes, ils le savent maintenant. Des élèves ne connaissaient pas certaines notions de grammaire, mathématiques et de culture générale et grâce au concours de génie en herbe, beaucoup en ont bénéficié ”, a-t-il déclaré.

Un concours de génie en herbe a mis en compétition les élèves de différentes écoles du territoire de Mbanza-Ngungu et a été achevé par la remise des cadeaux aux gagnants.

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Les élèves ont également déclamé des poèmes qui ont tourné sur la RDC et les valeurs positives, et ils ont fait des scénarios ponctués des leçons morales. Des artistes chanteurs dont Soriana Maxwell, humoristes dont Jo Mabanga et autres, ont également été sur la scène de la clôture.

Un peu plus tôt dans la journée, un café littéraire a été tenu à la ludothèque du cercle Onatra, avec Ange Kasongo, sur son livre “Les femmes de Pakadjuma”. L'auteure affirme qu'elle voulait montrer l'image, beaucoup plus celle des femmes, de Pakadjuma qui n'est pas mise au-devant quand on parle de ce quartier.

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“ La démarche de mon livre est de casser le cliché que les gens ont sur Pakadjuma, en particulier les femmes de Pakadjuma. Mon objectif derrière cette plume qui a été publiée, c'est de montrer qu'à Pakadjuma, il n'y a pas seulement les prostituées ou les antivaleurs, mais aussi de dénoncer les choses qui se passent à Pakadjuma comme la précarité, la situation des enfants, des femmes. C'est à la fois la dénonciation et l'immersion dans la vraie vie de Pakadjuma ”, a-t-elle affirmé.

Tout au long du salon, des projections de films ont été faites avec la délégation Wallonie-Bruxelles dans les soirées du mercredi et jeudi. Le même jeudi, un café littéraire autour de la pièce de théâtre “Bateki Mboka” de Tata N'longi Biatitude avait eu lieu. Ils ont décortiqué les différents thèmes traités dans le livre dont la migration, la dictature, l'amour, la mort et la folie. Christian Gombo, écrivain et activiste littéraire, qui a animé le café, dit qu'ils ont porté le regard sur la société congolaise à travers le bouquin.

“ Le café que nous avons bu, c'est le livre Bateki Mboka. On a essayé de voir en tant que congolais quel regard nous portons sur notre société après la lecture d'une telle œuvre. J'ai été étonné de découvrir qu'il y a des gens qui ont lu le livre et ont décidé de transformer leur environnement immédiat parce qu'ils se sont sentis directement concernés. Cela nous réconforte dans notre travail parce qu'au finish, ce qu'on écrit change des vies de beaucoup de gens ”, s'est-il réjoui.

Pat le Gourou, qui a animé un atelier d'écriture sur la poésie, a indiqué que la poésie est l'origine d'autres genres littéraires.

“ Je suis de ceux qui pensent que la littérature a une seule base et que la mère de toute la littérature, c'est la poésie. Quand on a l'allant poétique, forcément, on s'en sort dans n'importe quel genre. Lorsqu'on réussit à faire de l'âme de l'autre son volet, c'est là où on a réussi son écriture. Le plus grand livre étant le voyage, se déplacer pour un livre ou une activité littéraire, c'est forcément le plus grand voyage que vous pouvez faire ”, a-t-il dit.

La première édition du SALIK a ouvert ses portes mardi 27 avril dans le territoire de Mbanza-Ngungu en présence de l'administrateur du territoire, les enseignants, les étudiants, les élèves et passionnés y compris le Directeur Général de l'Institut Supérieur Pédagogique de Mbanza-Ngungu qui a abrité le salon jusqu'à ce vendredi. Les organisateurs comptent perpétuer cet événement de manière annuelle et en organiser d'autres, dans la mesure du possible, dans d'autres provinces.

Emmanuel Kuzamba