ACTUALITE.CD donne la parole à l’élite congolaise dans le cadre de sa mission de renforcement de la démocratie et le développement du pays. Ce mardi, nous publions les réflexions de l’analyste-écrivain et chercheur Didier Amani Sangara, sur le processus électoral depuis 2006 et ses contours “flous”. Auteur notamment des ouvrages « L’obligation de la bonne gouvernance en République démocratique du Congo », « Les Guerres en région des Grands Lacs africains : comment prévenir les répercussions d’une histoire tragique ? » ,M. Sangara oppose le schéma électoral au processus de la démocratisation du pays. Pour lui, tous les cycles électoraux déjà connus au pays s'apparentent à une escroquerie électorale:
L’escroquerie électorale est « le fait pour une personne usant de ses compétences et pouvoirs de se permettre dans le but de favoriser un candidat, de lui ajouter des voix alors qu’il ne les a pas réalisées et faire échouer celui qui a été effectivement élu ». Ce qui est un mauvais exemple dont la RDC donne à chaque fois où elle organise les élections depuis 2006.
L’article 25 du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques, dont la RDC est un Etat partie, stipule que : « Tout citoyen a le droit et la possibilité … de voter et d’être élu, au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret, assurant l’expression libre de la volonté des électeurs ».
Et le vote étant la manière dont le peuple peut s’exprimer par des voies démocratiques sans armes ou un coup d’Etat, la seule voie pour abolir les régimes dictatoriaux ; en République démocratique du Congo le peuple Congolais est habitué à une « Escroquerie électorale dans sa lutte démocratique depuis l’organisation de toutes premières élections présidentielles et législatives après le règne du Maréchal MOBUTU ». Malgré la détermination du peuple congolais, qui a démontré qu’il était déterminé à participer au processus démocratique ; le processus électoral organisé est constitué de beaucoup d’obstacles et d’irrégularités. Il est opaque et s’accompagne des violences parfois graves. Il ne permet pas d’arriver à l’unanimité quant à l’acceptation des résultats.
Les élections en RDC sont organisées sous une main de celui qui veut les remporter. Ce qu’on peut appeler l’aventure de la démocratie en République démocratique du Congo. Un bastion d’un régime autoritaire ou de coup de force où le peuple congolais est pris en otage. 60 années depuis l’accession à l’indépendance, la RDC n’a pas réussi à s’émanciper du néo-colonialisme. Sans compter avec les dynamiques de l’histoire, de la géopolitique et des idéologies dominantes, qui ont compromis le processus de la démocratisation et suscitant des doutes sur l’adéquation du modèle démocratique en construction en République démocratique du Congo.
Le plus étonnant est que tout ceci se passe aux yeux de la communauté internationale et système des Nations Unies donneurs de bonnes leçons qu’eux n’appliquent pas.
La classe politique congolaise et la communauté internationale devraient accepter ou être conscientes de l’existence d’une crise politique en RDC dont elles sont les promotrices. Car, le nœud du problème à cette crise politique est la « répartition ou le partage des sièges constitutionnelles avant l’électorat qui déroule l’objectivité d’organiser les élections crédibles et transparentes ».
Comment les résultats des élections ont été « fabriqués en République démocratique du Congo »
Les premières élections démocratiques depuis la chute de Mobutu, ont été organisées en 2006, grâce au soutien indispensable logistique et financier de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Comme en 2006, les élections suivantes de 2011 n'ont pas été exemptées de violences. Elles ont aussi été entachées de nombreuses irrégularités et suspicions de fraudes suscitant d’importantes contestations. En 2006, l'Union européenne et la Commission européenne ont d'ores et déjà "félicité" Joseph Kabila pour sa victoire, tandis que la Belgique, ex-puissance coloniale, s'était contentée de "prendre note" des résultats et que Paris avait salué "le civisme" des Congolais.
Manipulations des chiffres 2011
Gérald Gerold, l’observateur des élections en République démocratique du Congo qui faisait partie de l’équipe de la mission d’observation de l’Union européenne dans une interview accordée à Afrikarabia, il témoigne qu’en 2011, on avait manipulé les chiffres pour faire en sorte que l’opposant Etienne Tshisekedi ne soit pas élu. En 2018, on a véritablement fabriqué des résultats de toutes pièces pour faire élire son fils, Félix. Pour fixer un ordre de grandeur, on avait dû « déplacer » un peu plus d’un million de voix en 2011, alors qu’en 2018, selon une étude du Groupe d’études sur le Congo (GEC), on serait sur une fraude de 3,5 à 4 millions de voix… sans compter toutes les manipulations sur les élections législatives et provinciales.
Fabrication des résultats 2018
Les missions d’observation de la Conférence épiscopale (Cenco) ou de la société civile (Symocel) ont rendu des rapports très clairs qui prouvent que celui qui a été désigné vainqueur de la présidentielle n’était pas celui qui avait reçu le plus de voix. D’autre part, les fuites récoltées des listings de la Commission électorale (Ceni), qu’elle n’avait d’ailleurs jamais contesté, montraient très clairement que parmi les trois principaux candidats, celui qui arrivait en tête était Martin FAYULU.
Pour Gérald Gerold, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), « 3,5 à 4 millions de voix ont été manipulées ». Ce spécialiste des élections au Congo explique également comment la machine à voter a permis au pouvoir d’avoir « un temps d’avance » pour « fabriquer » la victoire de Félix Tshisekedi. La machine à voter a donc sûrement permis aux dirigeants de la Ceni et aux autorités politiques de connaître les résultats avec un temps d’avance. Ce qui expliquerait pourquoi on a arrêté le travail des centres locaux de compilation au niveau des circonscriptions.
C’est-à-dire que lorsque la Ceni a promulgué les résultats des provinciales et de la présidentielle, 20% des centres locaux de compilation continuaient de travailler sur la présidentielle et aucun n’avait commencé à regarder les procès-verbaux des provinciales ! La machine à voter a permis aux responsables de la Ceni de bloquer le travail de compilation et de fabriquer les résultats.
Et plus d’un million de Congolais ont été empêchés de voter dans trois zones du pays dominées par l’opposition, où les scrutins ont été reportés au mois de mars 2019, chose qui n’a pas été fait. D’autres électeurs ont été dans l’impossibilité de voter en raison de la fermeture à la dernière minute de plus de 1000 bureaux de vote dans la capitale, Kinshasa, de problèmes concernant les machines à voter électronique et les listes électorales, et de l’ouverture tardive de nombreux bureaux de vote à travers le pays. Les personnes handicapées, âgées ou illettrées se sont heurtées à des difficultés particulières dans les bureaux de vote ou pour utiliser les machines à voter, qui étaient mises en place pour la première fois en RD Congo. Les observateurs se sont également vu refuser l’accès à de nombreux bureaux de vote et centres de dépouillement.
Fraude électorale
J’ai le sentiment que la Ceni ne travaille pas pour la transparence de cette élection, mais travaille plutôt à la destruction des preuves. Il serait normal d’avoir une liste complète des résultats pour savoir le nombre de voix qu’a obtenu chaque candidat, à la présidentielle, aux législatives et aux provinciales. Je me demande d’ailleurs comment ces candidats peuvent constituer des recours sérieux pour faire valoir leurs droits sans aucun chiffre officiel !
Vous allez constater que le 19 septembre 2017, l’ONU avait convoqué une réunion sur les préparatifs des élections en République démocratique du Congo au siège des Nations Unies à New York, en marge des débats généraux de la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU. L’Assemblée s’est mise d’accord sur une approche impliquant l’ONU, l’Union Africaine, l’Union européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie et la Communauté de Développement d’Afrique Australe, notamment par la mise en place d’une équipe de coordination d’experts pour faciliter la mobilisation de l’appui politique, technique, financier et logistique requis, en conformité avec la résolution 2348 (2017), afin d’assister la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et d’appuyer les préparatifs des élections.
Autrement dit, la communauté internationale, à travers les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et les représentants de cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité qui ont pris part à cette réunion dite de « haut niveau », s’inscrivait en faux contre toute idée de prolongement du mandat de Joseph Kabila. Ceux qui, autour du chef de l’État congolais, avançaient la piste d’un référendum constitutionnel sont ainsi prévenus. Petit bémol : les participants restaient muets sur la proposition de l’opposition d’imposer une « transition sans Kabila » pour conduire le pays vers des élections.
Le rôle incontournable de l’accord de la Saint-Sylvestre
Les participants avaient également réaffirmé le « rôle incontournable de l’accord de la Saint Sylvestre et la nécessité de sa mise en œuvre totale afin de baliser la voie pour la tenue des élections libres, justes, pacifiques et crédibles ». D’après le texte, les scrutins présidentiels, législatifs et provinciaux devaient également se tenir « dans les délais prescrits, conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre ». Une formulation qui se gardait d’évoquer directement la fin décembre 2017 comme date butoir, ce que continuait de réclamer une partie de l’opposition, laissant ainsi ouverte l’éventualité d’un report – prévu d’ailleurs par l’accord du 31 décembre.
Si pour la communauté internationale, l’accord de Saint Sylvestre restait une référence, pourquoi ne pas soutenir sa mise en œuvre au lieu d’accorder au Président Joseph Kabila encore une année de pouvoir en lui demandant d’organiser les élections en 2018 dont l’opposition et des mouvements citoyens rejetaient le calendrier électoral, souhaitant une « transition sans Kabila » à partir du 31 décembre 2017 ?
La République démocratique du Congo se souviendra de la date du 27 octobre 2017, marquant le passage de l’Ambassadrice des USA à l’ONU en RDC. De sa rencontre avec le Président Joseph Kabila, Corneille NANGAA et l’opposition (KAMERHE, Eve BAZAIBA et Félix TSHISEKEDI) on pouvait retenir, élection tôt en 2018.
Avec cette optique du côté des USA, le rôle incontournable de l’accord de la Saint-Sylvestre tomba caduque. Un accord souhaité par le peuple congolais, la MONUSCO, la CENCO, l’ONU, la Communauté Internationale et l’opposition congolaise pour sa mise en œuvre. Les efforts fournis par toutes parties prenantes sont bafoués par une simple visite de courtoisie de Madame Nikki Haley. Ce nouveau gâchis, qui réveillait les craintes de la nouvelle crise en RDC, n’interpellait pas la Communauté Internationale car elle en est la promotrice. Pourquoi la communauté internationale changerait une situation qui lui procure d’intérêts ? Les troubles causés par l’instabilité politique et la mauvaise gouvernance, de milliers de morts et quelque 3,8 millions de déplacés en RDC sont un slogan qui ne change pas.
Remarquez une chose
En 2018, la commission électorale nationale indépendante (Ceni) et la Cour constitutionnelle sont contestées, leurs membres taxés de partialité ; selon une étude publiée par le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC), basé à l’Université de New York. Pour les auteurs de l’étude, une grande faiblesse de leaders de l’opposition provenait de la capacité du président Joseph Kabila à contrôler, coopter ou diviser les différentes forces politiques et sociales qui devraient servir de contrepoids. Et la présidence congolaise était accusée d’avoir une « mainmise » sur deux institutions chargées d’assurer la transparence du processus électorale en République démocratique du Congo.
Ces accusations de manipulation du processus politique, l’absence du consensus au sein de la classe politique et les contestations qui pourraient en résulter risquaient de plonger la RDC dans un nouveau cycle de conflits, estimaient les experts dans le rapport intitulé, « RDC : Les élections de tous les dangers ». Si la date des élections était maintenue pour le 23 décembre 2018, il était clair que les contrôles institutionnels en place ne suffiraient pas à garantir l’intégrité et la crédibilité du processus, conclut l’étude. Ce qui a été le cas sous le silence de la communauté internationale qui se disait facilitatrice.
Pourquoi la communauté internationale faciliterait la mobilisation de l’appui politique, technique, financier et logistique requis, en conformité avec la résolution 2348 (2017), afin d’assister la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et d’appuyer les préparatifs des élections s’il existait des anomalies dans les opérations d’enrôlement des électeurs et qu’il n’y a pas eu de fiabilité au fichier électoral en construction ou encore pour des élections de tous les dangers ?
La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) avait critiqué la durée des opérations d’enrôlement des électeurs. Dans un rapport publié, elle avait constaté que même à la fin de ces opérations, il existerait encore des anomalies.
La CENCO avait recommandé à la CENI de mettre en place un mécanisme de collaboration avec le Gouvernement afin de procéder au croisement entre les fichiers d’identification biométrique des éléments de la Police et des FARDC et la liste électorale afin que ces derniers y soient détectés et radiés.
« Si les mineurs non éligibles à la révision du fichier électoral en cours ne sont pas radiés, la répartition des sièges sera basée sur ces irrégularités et, par conséquent, elle ne sera pas honnête », prévenaient les évêques.
Ainsi, à la place d’une transition sans Kabila proposée par l’opposition ou la mise en œuvre de l’accord de Saint Sylvestre, le président Joseph KABILA avait préféré de céder la présidence de la RDC à un leader de l’opposition moins influent et qui ne faisait pas le poids comme les autres leaders de l’opposition. Il faut se souvenir qu’à cette époque, l’UDPS ne représentait plus grand chose dans l’échiquier politique congolais, le parti avait perdu son influence politique suite aux divisions et défections multiples des cadres comme Mubake, Badibanga et Tshibala… Et comme son dauphin ne pouvait pas gagner les élections en faisant la course présidentielle avec BEMBA et KATUMBI, il a choisi de les écarter stratégiquement en invalidant leurs candidatures. Il a trompé le peuple congolais en présentant Emmanuel Shadary comme son dauphin à sa succession, mais le peuple n’avait pas deviné que le vrai dauphin était Félix Shisekedi accompagné de Kamerhe. Et Kamerhe qui avait été choisi pour mettre en œuvre la stratégie de Joseph Kabila, n’a pas su qu’il finira en cours de route comme il restait un témoin gênant.
Si Emmanuel Ramazani Shadary gagnait les élections ou quelqu’un d’autre de l’opposition qui avait la bénédiction de Joseph Kabila à part BEMBA et KATUMBI, rien ne se perdait du côté de la Kabilie. Il y aura un président élu sans influence sur l’armée et Joseph KABILA resterait Sénateur à vie ainsi que le commandant suprême de l’armée congolaise avec un droit de se représenter encore aux élections prochaines. Mais si BEMBA ou Moïse KATUMBI pourrait être éligibles et gagnaient les élections, l’armée congolaise aurait la chance d’être refondée en écartant les infiltrés. Ce que le président Joseph Kabila ne pouvait pas permettre derrière son dos. Il devrait à tout prix choisir une personne sans influence sur l’armée pour lui permettre de les garder à son service sans s’inquiéter.
Dans une interview publiée par Afrikarabia, Gérald Gold avait estimé que Martin FAYULU méritait de revendiquer sa victoire sur Félix TSHISEKEDI. Selon cet observateur de l’ONU aux élections de 2018 en République démocratique du Congo ; en 2011, on avait manipulé les chiffres pour que l’opposant, le feu Etienne TSHISEKEDI ne soit pas élu et en 2018 selon cet expert, on avait véritablement fabriqué les résultats pour faire élire Félix TSHISEKEDI.
En 2018, le président sortant Joseph Kabila avait offert à Félix la présidence et à la fin de son mandat, il devient directement Sénateur à vie. Contrairement à l’accord de Genève qui donnait la présidence du Sénat à ce dernier. Ce qui l’a poussé de saborder l’accord pour un candidat commun de l’opposition. Et, on pouvait entendre de Félix, promettre de participer aux élections de 2018 « avec ou sans machines à voter ». Or, l’opposition avait marché dans les rues de plusieurs villes de la RDC pour exiger l’abandon de « ces machines à voter » qu’elle accusait d’être « des machines à tricher ». Et du côté de Vital Kamerhe, l’opposition pouvait s’entendre de sa versatilité. Malgré la requête de Moïse Katumbi, qui n’avait pas visiblement anticipé le scenario de la victoire de Martin FAYULU en proposant de repêcher quelqu’un de l’Est ou du Centre-Est en dehors de quelqu’un de l’Ouest, Félix n’a pas voulu accepter la proposition, car il avait déjà obtenu plus du côté de Joseph Kabila.
L’opposition en Genève, l’enjeu principale était d’arriver à mobiliser le peuple pour obtenir des élections transparentes, ce qui justifiait la campagne à l’Américaine selon les dires de Moïse Katumbi.
Du civisme congolais aux élections de 2006 lié à l’accommodement des leaders politiques congolais, de la manipulation des chiffres en 2011, la fabrication des résultats en 2018 et de la fraude électorale au cœur de la lutte de pouvoir alors que le pays est à sang. Aucun coin n’est épargné. Dans les villages comme dans les villes, les habitants vivent dans la peur car personne ne sait de quoi demain sera fait.
Union sacrée pour le malheur des Congolais !
La réalité du moment de la République démocratique du Congo impose que tout se parle autour de la nouvelle coalition politique « Union sacrée ». Qui à mon avis risque d’aggraver la situation plus que ne l’est à cause de la politique de l’argent. Il faut faire très attention avec ceux qui y intègre, ils y vont non par amour de la patrie mais par positionnement politique et la recherche des intérêts égoïstes.
La République démocratique du Congo piégée
La situation embrouillée ou suspecte qui caractérise la politique congolaise (RDC) suit le modèle corrompu belge. Ici, les petits-fils des Pères de l’indépendance font tout pour ne jamais disparaitre de la scène politique. Finalement, il est institué des familles intelligents et capables de diriger. Celles-là ont toutes les armes à leur portée : billets verts, poison, femmes-appâts, armes à feu, groupes de pression ou des lobbies, etc. Les Mobutu, les Kasavubu, les Rwakabuba, les Kyungu, les Lumumba, les Mwando, les Nyamwisi … rodent. Les mêmes pour les siècles des siècles pour le grand bonheur des multinationales et autres capitalistes sans cœur.
Et les députés nommés ou élus sont pour la plupart les enfants des campagnards qui à Goma ou à Kinshasa, laissent derrière eux un océan de misère. En bien ! Il faut s’enrichir très vite. Peu importe les moyens et partir les poches bondées. Et là, la RDC est piégée et les Congolais se complaisent dans leur naïveté.
L’ensemble de tout ça, ce que je refuse d’appeler la politique à cause du respect que j’ai à ce nom. Je l’appelle la « politicaillerie ». Les politicards, soient disant politiciens nous laisse croire qu’ils font tout pour le peuple mais c’est faux.
La politique dans son vrai sens, c’est uniquement « servir non se servir » ou le peuple d’abord. Sacrifier la vie et tout pour sa patrie.
Soit dit en passant, « le couturier évite de rafistoler un vieux vêtement avec un tissu neuf ». C’est important que l’élite politique congolaise comprenne cela.
En définitive, le peuple congolais ne peut espérer abattre une dictature et établir la liberté politique sans exercer son propre pouvoir. Comment cela est-il possible ? Quelle sorte de pouvoir l’opposition démocratique peut-elle mobiliser pour réussir à détruire une dictature et ses vastes réseaux militaires et policiers ? La réponse se trouve dans une lecture souvent ignorée de la nature du pouvoir politique. Connaître cette vue originale n’est pas une tâche si difficile. Vous pouvez le trouver à partir de quelques vérités simples dans la fable du « Maître singe » : Une parabole chinoise de Liu-Ji, datant du XIVe siècle, illustre bien cette lecture négligée du pouvoir politique en République démocratique du Congo.
Notes
L’aventure de la démocratie en Afrique : Histoire et Etat des lieux
Des élections de tous les dangers en RDC
Afrikarabia.com
De l’élection à la démocratie en Afrique (1960-2020), par Pierre Jacquemont. Editions Fondation Jean-Jaurès