Le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo a reconnu ce vendredi 26 mars la part de responsabilités des catholiques dans l'état actuel du pays. Il l'a fait savoir dans son mot à l’occasion de la rencontre entre le cardinal Fridolin Ambongo et les parlementaires ainsi que des acteurs socio-politiques catholiques à la paroisse saint Raphaël.
Pour M. Bahati, la plupart des postes de responsabilité au pays sont occupés par les catholiques et, par conséquent, l’Eglise catholique, à travers ses représentants, a une part de responsabilité dans la situation actuelle du pays.
« Nous reconnaissons que nous avons beaucoup fait du mal à notre pays, à notre peuple. Il fallait que nous puissions nous repentir collectivement et individuellement. Ceci doit être pris au sérieux pourquoi je l'ai dit ? Parce que souvent nous sommes enclin à donner des leçons mais dans notre agir nous faisons juste le contraire de ce qu'on attend de nous. Nous, chrétiens catholiques, occupons la plupart des postes de responsabilité. En termes de statistique, nous pouvons dire que nous conduisons les institutions de la République à 70%, nous sommes dans les entreprises publiques privées, nous sommes dans le monde des affaires, nous sommes dans les associations de la société civile mais pouvons-nous aujourd'hui dire que nous sommes fiers du travail que nous avons fait ? », s'est interrogé le Président du Sénat.
Et d'ajouter :
« Si le pays se trouve dans l'état où il est aujourd'hui nous devons donc reconnaître que nous avons une part de responsabilité. Nous suivons en direct à la télévision des procès. On nous dit ci et là, il y a eu des détournements mais quand vous interrogez c'est parmi les personnes mises en cause il n'y a pas de chrétiens catholiques ? Est-ce que chacun de nous a fait correctement son travail ? C'est une interpellation collective ».
Modeste Bahati Lukwebo affirme que cette situation doit les interpeller pour changer la manière de faire les choses.
« Très souvent ceux qui sont très sévères dans la critique quand vous suivez de près leur comportement, ce n'est pas un comportement digne d'un chrétien catholique. Voilà pourquoi nous devons intérioriser cette situation, qui doit nous interpeller. Ne nous décourageons pas, nous devons effectivement prendre en compte ce qui a été dit ici », a-t-il recommandé.
Au nom de tous ceux qui ont offensé les Chefs de l'Église catholique, Modeste Bahati Lukwebo a demandé pardon, tout en invitant l'assistance à éviter la guerre des religions.
« La guerre des religions, prenons ça très au sérieux, la plupart d'entre vous se rappelle de l'histoire que nous avons apprise depuis l'école primaire jusqu'à l'école secondaire et vous savez que la guerre des religions a toujours été à la base du déchirement dans le monde, nous ne voulons pas en arriver là. Mais, au nom de tous ceux qui ont offensé nos Chefs de l'église catholique, nous présentons nos sincères excuses à son éminence Cardinal Fridolin Ambongo et à travers lui, à tous les clergés de notre église catholique », a-t-il conclu devant l'assistance.
"Foi chrétienne et engagement sociopolitique" était le thème de la catéchèse donnée par le Cardinal Fridolin Ambongo aux acteurs sociopolitiques chrétiens réunis à la paroisse Saint Raphaël.
Clément MUAMBA