Au cours d'une conférence de presse tenue ce mercredi 17 mars 2021, la nouvelle cheffe de la Monusco Bintou Keita a répondu aux questions de la presse sur le travail déjà réalisé par la mission qui est au pays depuis plus de 20 ans. Dans ses réponses, Mme Bintou a épinglé certaines avancées grâce à la Monusco mais a aussi parlé des défis qui restent à relever.
« Il y a tout le travail de bons offices qui a été fait par ma prédécesseur et qui a été reconnu de tous. Lorsqu'on parle de négatif le bilan, on pense à la protection des civils parce que c'est là où la visibilité est plus grande en ce qui concerne les casques bleus qui sont déployés à l'est de la RDC mais il ne faut pas oublier qu'il y a des centaines et milliers de personnes déplacées qui ne peuvent plus retourner chez eux et sont protégés par les mêmes casques bleus et ces derniers sont aussi en train de s'adapter à la manière dont ils peuvent améliorer leur façon de faire en sorte que les civils soient protégés », a-t-elle expliqué.
Et de s'interroger : « Est-ce qu’il y a des éléments majeurs dans lesquels il va falloir travailler ? » Oui, a-t-elle répondu, « notamment par rapport à ce que j'ai entendu dans ma tournée à l'est il y a ce que vous appelez vous les tireurs des ficelles ».
« Je ne connaissais pas cette expression avant d'arriver au Congo, il y a une complicité entre les tireurs des ficelles, les communautés qui dans le contexte des groupes d'auto défense soutiennent justement les tireurs des ficelles et donc tout le travail qui est fait pour protéger les civils va demander à ce qu'il y a une désolidarisation des communautés par rapport aux groupes d'auto défense, il faudra aussi que le secteur de la justice puisse travailler et là je dois rendre hommage au travail fait par l'auditorat militaire avec des actions qui sont faites pour les enquêtes, mener les enquêtes jusqu'au jugement », a-t-elle laissé entendre.
Autre bénéfice de la Monusco, Bintou Keita note que plusieurs enfants soldats ont été séparés des groupes armés grâce au programme DDR.
« Des milliers d'enfants ont été séparés des groupes armés. Un bilan où il faut regarder ce qui a été fait et qu'il faut amplifier et ceux sur quoi il faut continuer à travailler sur des questions qui demeurent. Nous avons le DDR sur lequel tout le travail a été fait et là je dois remercier l'engagement des communautés qui ont dit assez, c'est assez, ont demandé au FRPI de déposer les armes et là c'était avec l'accompagnement de la Monusco, des autorités nationales et provinciales ».
Et de conclure : « Maintenant, nous avons un concept qui est celui du DDR à réintégration communautaire et stabilisation pour lequel comme vous le savez nous attendons la signature de l'ordonnance par le Chef de l'État Félix Tshisekedi et la définition d'un programme sur lequel nous tous, nous allons accompagner »
Fin 2020, le Chef de l’Etat avait signifié devant les deux chambres du parlement que le nouveau programme DDR était en phase de finalisation. Il s’agira d’un programme qui va prendre en compte les aspects communautaires, notamment l’agriculture et les métiers pour favoriser la réinsertion des anciens combattants.
Auguy Mudiayi