JIF 2021 : en Ituri, les femmes ont plaidé pour le retour de la paix dans la province

Photo ACTUALITE.CD.

Le monde entier a célébré, lundi 8 mars, la journée internationale de la femme. En RDC, cette commémoration a été axée sous le thème : « le leadership féminin d’excellence, société égalitaire et numérique à l’ère de la Covid-19 ». En Ituri, l’une des vingt-six provinces du pays, les femmes ont également levé leurs voix pour faire entendre leurs messages à l’occasion de cette journée dédiée au droit de la femme.

L'amélioration de la situation sécuritaire est au centre des recommandations de ces femmes ituriennes, qui se sont confiées à ACTUALITE.CD. Elles sont très souvent victimes des violences armées. La quasi-totalité des femmes appellent à l’implication personnelle de Félix Tshisekedi pour la restauration de la paix dans cette partie du pays.  

« J'étais enfermée chez moi pour rendre hommage aux femmes tuées et leurs enfants dans ma province sans la réaction des autorités compétentes. Le 08 mars dont vous faites allusion n'a pas de sens actuellement je vous dis. L'État congolais doit comprendre que les âmes des femmes en Ituri ne coûtent pas cher. Des bébés sont tués avec leurs mamans et les miliciens violent les femmes chaque jour. Plusieurs fosses communes à travers la province d'où les femmes n'y manquent. Les femmes sont les plus victimes », confie Biwaga Esther, rencontrée dans son domicile avec ses deux amies.

« Que le chef de l'Etat réalise ses promesses de rétablissement de la paix à l'Est du pays. Les femmes sont tuées pas comme possible, d'autres corps de ces femmes sont abandonnés jusqu'à présent dans les brousses. Nous sommes des mamans, c'est-à-dire nous avons mis au monde le chef de l'Etat, qu'il s'en approprie cette douleur-là à notre place. Les conditions que mènent les femmes et filles de l'Est sont déplorables », fait Ruth Kamakune,

D'autres femmes rappellent au Chef de l’Etat ses promesses lors de son séjour dans cette partie du pays. C’est le cas de Sarah Musingo, cadre du parti politique Union patriotes du Congo (UPC).

« Nous n'avons pas besoin de revivre la guerre de 1998-2002 ici. L'unique solution attendue hormis celle des opérations militaires, c'est le DDR-C. Que le Chef de l'Etat mette des moyens auprès des structures spécialisées pour que ce processus soit accéléré rapidement et que les miliciens qui veulent intégrer les communautés viennent et ceux-là qui veulent intégrer l'armée congolaise fassent des formations militaires pour tuer l'ennemi que la paisible population. Nous comptons sur le président Félix après avoir rompu avec son partenaire Kabila que l'Est sera stabilisé », a dit Sarah Musingo.

Et d'ajouter :

« Ces groupes armés sont composés de nos frères, parfois nos sœurs. Ils doivent déposer leurs armes pour le développement de l'Ituri. Ils tuent leurs mères, pères, frères, sœurs et enfants. Imaginez-vous cette façon d'agir vaguement au profit de certains manipulateurs. Qu'ils déposent leurs armes svp et reviennent à la raison ».

Les violences armées ont éclaté en décembre 2017 dans le territoire de Djugu dans la province de l’Ituri, perpétrée par les miliciens de CODECO. Ces derniers ont tué des centaines de personnes, incendié des maisons et détruit des infrastructures causant ainsi un déplacement massif de la population.

Deux ans plus tard, un autre groupe armé a vu le jour, dénommé forces de résistances patriotiques et intégrationnistes du Congo (FPIC) communément appelé Kyini ya Kilima au Sud du territoire d'Irumu, qui est actif également dans cette région. A ce jour, certaines factions de la milice CODECO ont pu même créer une coalition avec certains éléments égarés de la milice FRPI et FPIC. Il faut ajouter également l'activisme des rebelles ougandais ADF, les Mai-mai simba pour ne citer que ceux-là.

Franck Asante, à Bunia