Leila Zerrougui: « je pense que ce pays est en train d’avancer malgré toutes les difficultés qui sont encore là » 

Leila Zerrougui

Leila Zerrougui a livré mercredi à Kinshasa sa dernière conférence de presse en tant que Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo et Cheffe de la MONUSCO. L’algérienne sera remplacée par la guinéenne Bintou Keita qui est attendue en RDC dans quelques semaines.

Extraits choisis:

Patience.

« Comme vous le savez, l’être humain est comme ça, il est pressé de voir tout se faire sinon, il n’est pas content. Il est parfois obnubilé par certaines choses qu’il pense faciles à réaliser, mais ce n’est pas évident. Mais avec du recul, je vous dis en toute franchise -je continue à dire ça, même s’il y a des gens qui ne sont pas d’accord avec moi - je pense que ce pays est en train d’avancer malgré toutes les difficultés qui sont encore là ».

Pas seuls.

« Dans la vie d’une personne, il y a des hauts et des bas, on tombe, on se relève, on a des problèmes, on est heureux, etc. Et c’est la même chose pour un peuple qui vit sur un territoire et qui n’a pas consolidé les fonctions régaliennes de l’Etat, qui n’a pas encore tourné la page du conflit. Il y a encore des zones de conflit. Mais je regarde avec du recul, je me dis : nous sommes là depuis 20 ans, et souvent certaines personnes [se demandent] qu’est-ce qu’on a fait en 20 ans ? D’abord, on ne pas seul, personne ne peut faire seul, on fait avec vous, on fait avec les Congolais et on a ce partenariat justement solide qui nous permet d’avancer parce que la tâche n’est pas facile ». 

Il y a 20 ans.

« Quand je pense à quand je suis arrivée en 2008 et quand je pense à quand la Mission a commencé et dans quel état était le Congo, je vois aujourd’hui que même si le conflit persiste, il est quand même contenu dans trois provinces de l’est. Les raisons, on les connait et il faut continuer à travailler, mais la RDC était divisée, coupée en quatre, avec neuf armées étrangères qui se battaient ici, et le pays n’avait même pas organisé une élection depuis l’indépendance ».