Le livre de Tina Salama, intitulé ‘‘Ma vie pendant la guerre…Et après’’, a été baptisé ce samedi 9 janvier au Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. Ces mémoires-autobiographies racontent le vécu d’une jeune fille pendant la guerre à l’est de la RDC et ses ambitions à réaliser à l’après-guerre.
Tina, porte-parole adjointe du Président de la République, dit être témoin oculaire et celle qui peut mieux raconter cette histoire.
"J’ai voulu écrire sur ma vie, sur mon vécu parce que je me suis rendue compte que c’est toujours d’autres personnes qui écrivaient nos histoires, d’autres personnes qui racontent ce que les gens ont vécu dans l’est du pays. Moi, j’ai vécu la guerre, pas qu’une seule mais deux. La première, celle de l’AFDL et la deuxième, celle du RCD. Quand j’en parlais à mon entourage, j’avais l’impression que les gens prenaient ça de très loin, surtout ceux d’ici (Kinshasa, Ndrl), comme si ça s'était passé dans un autre pays. Il y en a qui demandait ce qui s’est réellement passé, finalement, je me suis dit qu’il est important de pouvoir raconter nous-même ce que nous avons vécu. Je ne suis pas seule, il y a beaucoup de gens de ma génération. Moi, j’ai juste pris ce courage-là de pouvoir écrire, de faire un plaidoyer et surtout de raconter ce qui s’est réellement passé’", a-t-elle dit.
Et d’ajouter :
‘‘J’ai dédié une page aux personnalités de Bukavu, le docteur Mukwege a une très belle place, j’ai parlé de lui parce que c’est quelqu’un qui nous a honorés. Pas que nous en tant que région de l’est du pays mais nous, en tant que pays, en tant que nation, également dans le monde entier puisqu’il est prix Nobel de la paix. Ça veut dire que son travail est reconnu, ça veut dire que les atrocités, il faut vraiment vouloir les éradiquer’’.
Ce bouquin est l’histoire poignante mais combien édifiante d’une jeune fille congolaise confrontée aux affres de la guerre dans son Kivu natal. Alors que l’horizon aux alentours semble bouché et que tout la voue au désespoir, Tina Salama s’arc-boute à la vie, à sa vie qu’elle ambitionne de transformer par l’effort et l’abnégation car elle croit au bonheur, le sien, celui des siens et de ses compatriotes. Elle se veut témoin de son époque, fait sien le combat des jeunes de sa génération qui cherchent leurs marques dans ce Congo en pleine convulsion, en pleine mutation.
Tina Salama est native de Bukavu au Sud-Kivu où elle a connu deux guerres. Passionnée de journalisme dès son plus jeune âge, elle est diplômée en Sciences de l’Information et de la Communication et licenciée en journalisme politique étrangère à l’IFASIC depuis 2012. Elle décroche, en 2019, un diplôme de master II International en management des médias à l’Université de Lille, en France. Entre 2001 et 2019, elle travaille à Radio Okapi où elle occupe, ses quatre dernières années, les fonctions de directrice adjointe des programmes. Elle est nommée, en 2015, ambassadrice de l’ONU auprès de la jeunesse congolaise avant de superviser, en 2016, plus de 200 médias locaux et internationaux lors du dialogue de la cité de l’UA. Depuis avril 2019, elle est porte-parole adjointe du président de la République, Félix Tshisekedi.
Emmanuel Kuzamba