Kasaï-Central : clôture de la session de septembre à l'Assemblée provinciale sans édit budgétaire

Bâtiment de l'Assemblée provinciale du Kasaï-Central. PH/ACTUALITE.CD.

Essentiellement budgétaire,  la session de septembre à l'Assemblée provinciale du Kasaï-Central a été clôturée ce mercredi 30 décembre 2020 sans que le projet du budget provincial pour l'exercice 2021 ne soit voté. 

Le vice-président de l'Assemblée provinciale du Kasaï-Central n'a pas manqué de le souligner dans son discours de clôture en l'absence du président.

“Je sais que chacun de vous attend un mot sur l'édit budgétaire de la province (...), à ce sujet, les honorables députés sont de façon permanente restés attentifs au cours de cette session pour analyser le projet qui devait venir de l'exécutif provincial, mais hélas, jusqu'à ce jour de clôture de la session, ce projet budgétaire n'est toujours pas arrivé au bureau de l’Assemblée”, a regretté le vice-président de l'Assemblée provinciale Mathieu Ntolo Mutatayi. 

Et de poursuivre:

" Nous partageons à cet effet une inquiétude avec l'opinion provinciale quant à la gestion financière de la province durant l'exercice 2021 car aucun texte légal ne saurait réglementer ni la mobilisation des recettes ni la gestion des ressources de la province. Et à ces propos,  il sied de vous préciser que même une demande de crédit provisoire n'a pas été enregistrée au bureau de notre organe délibérant ". 

Cette situation a suscité une véritable levée des boucliers dans l'opinion et spécialement parmi les organisations de la société civile. 

En tête de peloton, la société congolaise pour l'État de droit qui, à travers un communiqué rendu public ce jeudi matin à Kananga, se pose une série des questions :

“Faudra-t-il alors,  dans  ce cas, comprendre que le gouvernement provincial s'est avoué non habilité à le faire puisqu' expédiant les affaires courantes ? Sinon, peut-il être,  une fois de plus démissionnaire motif pris du dépôt tardif du projet d'édit budgétaire ?”, lit-on dans ce communiqué signé par son directeur général, le bâtonnier Dominique Kambala.

Et d'ajouter:

“S'agissant de l'ouverture des crédits provisoires, elle est sollicitée par un gouvernement démissionnaire dans l'hypothèse où il n'a pas déposé le projet d'édit budgétaire dans le délai. Et le projet  d'édit y afférant est impérativement voté au plus tard le 30 décembre, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Dans la figure sous espèce,  peut on comprendre que le gouverneur de province est fondé d'entreprendre un arrêté délibéré en conseil des ministres en vue  de mettre en vigueur le projet d'édit portant ouverture des crédits provisoires qui n'a pas non plus été déposé?”. 

La SCED qui dit observer que la situation politique de la province du Kasaï central devient de plus en plus un cas d'école, exige que la section consultative de la cour d'appel, faisant office de cour  administrative d'appel soit saisie de toute urgence,  en vue d'un éclairage juridique.

Le Kasaï-Central traverse une crise politique depuis le mois de juin 2020 à la suite de la déchéance du gouverneur Kabuya par l'Assemblée provinciale. Le vice gouverneur Ambroise Kamukunyi qui faisait l'intérim est décédé le mois dernier. Depuis,  c'est le ministre provincial de l'intérieur qui gère la province vaille que vaille.

 

Sosthène Kambidi, à Kananga