Disparition d'Ariane Mudosa : l’activiste Chantal Faida dresse trois recommandations aux autorités congolaises

Disparition d'Ariane Mudosa : l’activiste Chantal Faida dresse trois recommandations aux autorités congolaises. Photo. Droits Tiers

 Ariane Mudosa, une jeune femme d’environ 25 ans a été retrouvée sans vie à Himbi, un quartier de la ville de Goma (Nord Kivu). Les faits se sont déroulés le 25 novembre. Selon les premières nouvelles qui se sont très vite répandue sur la toile, une déception amoureuse aurait poussé cette étudiante finaliste en économie de gestion à se suicider. 

« Cette situation est une tragédie, difficile à concevoir pour ses proches, sa famille et même pour toute la population de Goma. C’est tout le monde qui s’interroge. Comment une jeune fille, à fleur d’âge de surcroît en deuxième année de licence, peut-elle se donner la mort ? C’est une histoire hors du commun pour la ville de Goma », confie Chantal Faida, ce 30 novembre, à la rédaction Femme de ACTUALITE.CD.

 L'activiste sociale a dressé trois recommandations aux autorités congolaises, aux associations pro droits des femmes, ainsi qu’aux femmes et filles congolaises.

Protéger la vie humaine par des actions concrètes

Aux autorités, Chantal Faida demande de vulgariser tous les textes légaux en matières des droits humains et de mettre en place des centres publics des psychologies.

« L’article 16 de la constitution stipule que la vie humaine est sacrée et l’Etat congolais a l’obligation de protéger cette vie. L’Etat congolais devrait mettre en place des structures, des services d’aide psychologique. Il faut qu’il y ait des endroits où les gens peuvent consulter des psychologues de l’Etat et éventuellement avoir des réponses à leurs questionnements, des conseils et des informations sur la valeur essentielle de la vie. Les gens devraient être sensibilisés sur son caractère sacré», déclare .

Mener des plaidoyers pour la mise en place des maisons d’écoute destinées aux femmes

Le deuxième niveau des recommandations de Chantal Faida concerne les organisations de défense des droits des femmes. Pour elle, c’est grâce aux différents plaidoyers qui seront menés que l’Etat congolais pourra mettre en place des structures d’aide psychologique.

« Les organisations féminines doivent aussi mener des plaidoyers pour que soient mises en place, des maisons d’écoute pour femmes et pour tout autre catégorie vulnérable à des endroits connus. La consultation et l’assistance seront discrètes. Cela va réduire les cas de suicides et permettre la mise en place d'une stratégie d’enregistrement des cas de violences que subissent les femmes », propose Chantal Faida.

« Les femmes et jeunes filles devraient apprendre à se soutenir »

Enfin, Chantal Faida recommande aux femmes de se soutenir mutuellement.

« Pour prévenir de tels actes, toutes les femmes et les filles congolaises devraient apprendre à se soutenir. Des cas de violences domestiques (moqueries, insultes, propos dégradants, remarques humiliantes) qui arrivent dans notre société devraient nous servir de leçon. Dès leur jeune âge, chaque mère doit inculquer des valeurs humaines à ses filles et même à ses fils. La femme a longtemps été considérée comme une chose dans la société congolaise. Il faut déconstruire ces préjugés, il faut reconsidérer la femme à sa juste valeur. Si les femmes transmettent ces valeurs à leurs fils et filles, nous aurons moins de cas de violences basées sur le genre », a-t-elle conclu.

Prisca Lokale