RDC : un militaire présumé trafiquant d’armes appréhendé à Goma

Une vue aérienne de la ville de Goma/Ph. Ley Uwera ACTUALITE.CD

Un militaire a été arrêté vendredi 13 novembre en possession de 4 armes de type AK 47 dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu confronté aux multiples cas d’assassinats par des bandits armés.

D’après le témoignage d’une autorité locale, militaire a été identifié comme résident au camp Katindo situé en pleine ville. C’est grâce à la population que le « trafiquant » a été intercepté en possession de son colis au quartier Mabanga sud.

« C’est un militaire de l'unité commando, il réside au camp Katindo, il opère avec trois autres personnes dont une dame, lui-même vient de nous l’avouer. Leur rôle c’est de vendre les armes. Ils ont planifié d’aller vendre ces armes vers l'aéroport, ils les ont mises dans un colis, mais malheureusement ils ont connu une panne de moto. En voulant avancer à pieds avec son colis, la population l’a attrapé », a expliqué le chef du quartier Mabanga Sud, Jeph Ikando Sawenga.

Cette autorité de base indique qu’il ne s’agit pas du premier forfait du genre. Il confirme la thèse qui implique les agents de l’ordre et de sécurité dans l’insécurisation de la ville de Goma.

« Quand je vous dis que ce sont certains militaires qui insécurisent la ville, vous refusez de me croire. C'est maintenant 27 armes que nous saisissons depuis que je suis responsable de ce quartier. Nous demandons aux autorités de faire les investigations voire même le remaniement au sein des FARDC parce que ça craint vraiment. Nous attrapons les bandits mais une fois à la justice ils sont libérés.  Nous voulons du sérieux dans le traitement des questions sécuritaires », a ajouté le chef du quartier Mabanga Sud, l’une des parties confrontées à l’insécurité dans la ville de Goma.

Le militaire et ses 4 armes ont été pris par la police. La société civile de Goma se dit préoccupée par des cas d’insécurité et demande notamment la mutation des militaires et agents de sécurité ayant longtemps travaillé dans la ville.

« La société civile s'inquiète davantage et condamne fermement la légèreté dans la gestion de la sécurité. Ce militaire attrapé est à son 40e jour mais le réseau des criminels semble géant et bien entretenu parce qu’il n’y a pas une usine qui fabrique des armes en RDC et moins encore au Nord-Kivu. Nul ne peut douter que les armes portées par ce militaire sont une gouttelette d'eau dans le lac. Nous proposons de renforcer le mécanisme de contrôle et de traçabilité des armes ; la mutation urgente de tous militaires et agents des services de sécurité vers d'autres provinces en dehors du Kivu ; de diligenter des enquêtes contre les policiers et officiers qui alimentent l'insécurité afin de les traduire en justice », a dit à ACTUALITE.CD, Vicard Handi, vice-président de la société civile de Goma.

Au moins un cas d’assassinat est enregistré par semaine dans la ville de Goma. Le 3 novembre dernier, l’homme d’affaires Simba Ngezayo a été tué par balle en pleine journée au centre de la ville alors qu’il conduisait ses enfants à l’école.

Il y a peu, la société civile locale avait dénoncé des tueries ciblées qui sont liées d’après elle, aux conflits fonciers et aux activités minières, entre autres.

Yvonne Kapinga