Alors que la crise s’est aggravée au sein de la coalition au pouvoir ces derniers mois, le Conseil national de suivi de l’accord de Saint Sylvestre (CNSA) a publiquement proposé lundi 2 novembre une rencontre entre le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila pour tenter de d’adoucir le climat politique au pays. Mais cette proposition a été tout de suite rejetée par le parti présidentiel, Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
C’est Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS qui a donné la position du parti au cours d’une matinée politique. Il dénonce le « silence coupable » de Joseph et le « manque de respect » de ses collaborateurs à l'endroit du Chef de l'État, Félix Tshisekedi.
« ll y en a qui disent qu'il faut que le Président de la République rencontre son prédécesseur. Ce n'est pas mauvais (...) Ils peuvent avoir leur raison en fonction des informations dont ils disposent. Mais, moi je vais vous dire certaines choses. Son prédécesseur (Joseph Kabila), n'avait-il pas vu comment ses collaborateurs manquaient du respect au Chef de l'État ? », a déclaré Augustin Kabuya, SG du parti présidentiel devant les militants.
Et d'enchainer en procédant par une anecdote :
« Si vous êtes un bon père, et que vous constatez que votre fils insulte le voisin tous les jours. Vous, vous ne voyez toujours pas le mal de votre fils. Mais, le jour où le voisin va se fâcher et fouettez votre fils, vous vous alarmez (...) Les gens veulent sous-estimer le Chef de l'État ».
Il affirme que son parti soutient à 100% les consultations amorcées par le Chef de l'État.
Le président du CNSA, Joseph Olengankoy a fait cette proposition à l’issue de la rencontre avec Félix Tshisekedi dans le cadre des consultations qu’il a amorcées lundi au Palais de la Nation. Pour Olenghankoy, cette rencontre devrait avoir lieu « loin des extrémistes des deux camps ».
Depuis un certain temps, l'on a assisté à la « dégradation » entre le FCC et le CACH. C’est suite notamment aux nominations faites par le Président e la république au sein de l’armée et la justice. Ces mises en place ont été faites sans concertation préalables, selon le FCC. La goutte qui a fait déborder le vase est la prestation de serment des juges constitutionnels, dont les nominations sont aussi anticonstitutionnelles, selon le camp Kabila.
Dans la foulée, Félix Tshisekedi a annoncé des consultations pour former une « Union sacrée » qui va gérer le pays.
Berith Yakitenge