Le comité d'administration provisoire de la Mutuelle d'Epargne et de Crédit du Congo (MECRECO) a, au cours d'une conférence de presse ce jeudi 8 octobre, dénoncé la volatilisation de plus de 20 millions USD collectés par les coopératives d'épargne et crédit (COOPEC) primaires par l'ancien comité directeur de la mutuelle.
"Globalement, plus de USD 20 millions collectés par les COOPEC primaires de la MECRECO auprès de plus de 200 milles congolais membres demeurent indisponibles à ce jour. Les raisons de la mise en place du Comité d’Administration Provisoire (CAP) par la BCC. C’est dans ce contexte que les COOPEC primaire ont eu à déposer auprès de la MECRECO leurs excédents de liquidité évalués à plus de USD 10 millions, dont plus de USD 6 millions se sont volatilisés et la différence également en souffrance parce qu’accordée à certaines COOPEC du réseau et à des sociétés apparentées.", a dénoncé Julien Mao, Chargé de communication de la MECRECO.
Il indique qu'il y a lieu de noter que le principe de gouvernance responsable voudrait que le montant ci-dessus se retrouve intégralement ou réparti principalement au niveau des emplois ci-après :
- Encours de crédit : Le total de crédit octroyé par la MECRECO à ses assujettis ne s’est élevé qu’à l’équivalent de USD 3,9 millions de dollars américains, du reste non couvert par des garanties probantes et en retard de remboursement, soit 100% à suivre hors bilan parce que radiés ;
- Trésorerie globale : A ce niveau, seulement un total de USD 8,7 milles ont été retrouvés en caisse et USD 50,8 milles en banque en octobre 2016 ;
- Immobilisations : Le registre indiquait un solde de USD 4,1 millions, dont pas moins de 1,6 millions non justifiés.
Le comité d'administration provisoire de MECRECO reproche à l'ancien comité notamment :
- L’utilisation d’une bonne partie des avoirs des MECRE primaires pour le financement de plusieurs activités sans leur accord, en violation de l’article 55 des statuts, frisant l’abus de confiance. A titre illustratif, le comité d'administration provisoire parle de l'octroi d'un crédit global à la société de transfert STC, une structure non affiliée, sans réclamer aucune garantie et fustige le non remboursement de cette somme.
- L’acquisition successive de logiciels de gestion au prix hors marché, soit un total de 858.392,92 USD (Huit cent cinquante huit milles trois cent quatre-vingt-douze dollars américains) investi, avec des frais de maintenance de 72.000 USD (Soixante-douze milles dollars américains) par an. Le dernier logiciel, dont la MECRECO ne dispose d’aucun droit de propriété, ayant coûté 332.815,74 USD (Trois cent trente deux milles huit cent quinze dollars américains) n’a jamais été entièrement implémenté et sa base des données est gérée depuis Nairobi au Kenya. Le fournisseur reconnaît n’avoir touché que 20.000 USD (Vingt milles dollars américains).
Quand au feuilleton judiciaire contre les anciens dirigeants, le Comité d'administration provisoire et la BCC, l'équipe provisoire s'insurge contre l'image de la BCC qui est villipendée. Le CAP fustige un jugement rendu par le Tripaix, truffé des fautes tant sur le fond que sur la forme. Il redoute l'effectivité de la tenue de ce procès et ose croire à jugement rédigé sans procès.
Berith Yakitenge