Journée internationale de la Paix : « Il faut accompagner la pression militaire nécessaire sur les forces négatives à l’Est » (MONUSCO)

Des casques bleus déployés à Beni/Ph.ACTUALITE.CD

Le monde entier célèbre ce lundi 21 septembre, la journée internationale de la paix. Pour cette édition 2020, le thème choisi par les Nations-Unies est : “Façonner la paix ensemble.”  Mais en RDC, la paix est quasi inexistante dans plusieurs régions, principalement dans les provinces de l’est. Ce, malgré la présence de la Mission de l’ONU censée contribuer à la restauration au pays. Cette mission est présente au pays depuis plus de 20 ans.

Contacté par ACTUALITE.CD, le porte-parole de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Mathias Gilmann affirme que la sécurité au Congo s’est améliorée mais il faut maintenir la pression sur les forces négatives dans la partie orientale du pays.

21 septembre 2020, le monde célèbre la journée internationale de la paix. Le thème retenu est « façonner la paix ensemble ». Comment le comprenez-vous dans le contexte de la RDC ?

Dans le contexte Congolais, quand on pense à la paix au Congo, on pense toute suite aux groupes armés, à l’instabilité et à la violence qui perdure dans certaines provinces. Mais notre message, c'est qu'il faut accompagner la pression militaire nécessaire sur les forces négatives l’Est. Mais qu'il faut accompagner cela de façon importante de réconciliation communautaire, de dialogue entre les communautés, entre les partis politiques et entre tous les Congolais. Et accompagner la restauration de l'autorité de l'Etat en s'attaquant aux causes profondes des conflits et aux causes profondes de menaces qui est constaté en République Démocratique du Congo. C’est comme ça qu'on arrivera à stabiliser sur le long terme.

La Monusco est en RDC depuis plus de 20 ans, il n’y a toujours pas la paix. Pourquoi ? La mission peut-elle remettre en question son travail ?

La Monusco est là effectivement là depuis 20 ans, et le simple fait que nous soyons encore en RDC montre qu'il y a encore du travail à faire, et que tout n'a pas encore réussi, que tout n'a pas été achevé. Maintenant, il faut voir que la violence armée était extrêmement touchée par tout le pays, quand on a commencé il y a 20 ans.  Mais aujourd'hui, elle est extrêmement préoccupante mais dans des poches d'insécurité qui subsistent en Ituri, au Nord et Sud Kivu. Nous avons entamé un retrait durable et responsable du Congo. Petit à petit, on se prépare et on ferme des bureaux là où la violence armée a reculé. La sécurité au Congo s'est améliorée. Il est à la fois au crédit du gouvernement congolais et des Nations unies que le Congo a réussi à maintenir ses frontières qui étaient menacées quand nous sommes arrivés il y a 20 ans. Il y a un travail qui reste à finir et on est déterminé à le faire dans les poches d'insécurité qui subsistent en Ituri, au Sud Kivu, au Nord Kivu.

Comment jugez-vous la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire de la RDC et particulièrement dans la partie Est ?

Vous savez, on était encore l’année dernière présent à Kisangani, à Lubumbashi, à Bandundu, à Mbandaka, à Matadi. Mais tous ces bureaux ont fermé parce que justement la violence des groupes armés n'y existe plus. Et que nous avons voulu recentrer nos efforts sur les régions les plus touchées par les groupes armés. Et ces régions-là sont le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.   La situation en Ituri est vraiment préoccupante en ce moment, la situation au Nord Kivu est extrêmement préoccupante depuis plusieurs années et au Sud Kivu, il y a des violences communautaires et des violences entre groupes armés qui sont préoccupantes notamment dans la zone du haut plateau. Donc il nous reste un travail important à faire, l'armée Congolaise qui est en première ligne des opérations contre les groupes armés notamment les ADF, les CODECO et protéger les populations et rétablir la stabilité dans le haut plateau a besoin de notre soutien. Nous lui donnons tout le soutien que nous pouvons au niveau de la logistique, planification conjointe et protection des civils au plus près des populations. Nous allons continuer de le soutenir et la population congolaise aussi doit continuer à soutenir ces forces de sécurité dans ses efforts, à soutenir la restauration de l'autorité de l'Etat, parce que c'est avec un état fort dans ces régions où les populations sont souvent livrées à la violence que nous arriverons à une paix durable et stable dans ces régions.

Célébrée chaque 21 septembre, la journée internationale de la Paix est dédiée à la paix et particulièrement à l'absence de guerre, qui doit se manifester par un cessez-le-feu dans les zones de combat. Elle a débuté au siège des Nations unies à New-York en 2002 dans le but de rappeler ce que la guerre a coûté à l'humanité.

Malheureusement, cette journée coïncide avec les tueries de 10 personnes la veille dans la localité de Mbau, au nord du territoire de Beni (Nord-Kivu) par des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF).

Grâce Kenye, stagiaire UNIKIN