RDC : une rentrée parlementaire de tous les enjeux

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Certains parlementaires ne sont pas encore à Kinshasa. Quelques-uns sont encore bloqués à l’intérieur du pays, mais le quorum sera sans doute atteint dans les deux chambres du parlement. Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi et Alexis Thambwe Mwamba ont confirmé pour ce mardi 15 septembre, la rentrée parlementaire. Cette session censée être essentiellement budgétaire risque également d’être une belle vitrine d’une coalition difficile entre Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH).

Les discours de Mabunda et de son collègue du Sénat sont particulièrement attendus. Ils donneront le ton de ce que prépare la famille politique de Joseph Kabila pour cette dernière partie de l’année sur le plan politique.

On l’avait déjà senti. Un héraut de l’UDPS haranguant ses camarades en peignant d’une manière abjecte le physique de Mabunda. Tollé sur la toile, condamnation générale, la tension est bel et bien là. Les combattants de l’UDPS veulent bien maintenir à leur façon la pression sur un parlement largement contrôlé par le camp de Joseph Kabila.

Anticipation. La veille de la rentrée, Sylvestre Ilunga Ilunkamba fait le déplacement du Palais du peuple : réunion avec les deux présidents de ces deux entités délibérantes. Au menu : le point sur la situation générale du pays, mais aussi et surtout la sécurité de ce bâtiment voulu creuset de la démocratie. Dans la soirée, une autre réunion s’organise et les mesures supplémentaires de sécurité sont prises. La police est mobilisée et le dispositif sécuritaire est renforcé.

Sur le plan purement contenu de la session, la RDC étalera une fois de plus ses contradictions : un collectif budgétaire pourra être déposé au bureau de l’Assemblée nationale… au mois de septembre alors que cette session est censée préparer les projections pour l’année prochaine. Le sérieux du gouvernement et la rigueur des parlementaires seront sollicités pour doter le pays d’une loi de finances 2021 crédible et réaliste pour notamment faciliter les négociations entre l’exécutif national et le Fonds monétaire International (FMI).

Les députés surtout ceux de l’opposition tenteront également d’obtenir l’alignement de l’examen du rapport général de la CENI. A cela s’ajoutera sans doute toute la polémique autour des réformes électorales. Le FCC qui s’est mis à l’écart de toutes les discussions pendant les vacances parlementaires tentera de reprendre la main sur cette question. Il y a aussi le contrôle parlementaire particulièrement tout ce qui concerne certains membres du gouvernement qui risquent soit d’être attaqués par les députés soit d’être poursuivis par la justice.

Après avoir perdu le ministre de la justice en cours de route, le FCC a une revanche à prendre. On attendra son mot à dire sur les lois Minaku-Sakata ainsi que les récentes nominations des juges à la Cour constitutionnelle.