Paul Kagame s’est brièvement exprimé sur les accusations des crimes commis par l’armée rwandaise. Au cours d’un échange avec ses compatriotes, il a botté en touche et est revenu sur la position qu’il a toujours défendue pointant du doigt la responsabilité de certains pays occidentaux et de la communauté dite internationale.
« S'ils veulent qu'on rentre dans l'histoire, on se rendra rapidement compte qu'ils sont eux-mêmes plus responsables dans la tragédie que le Congo ou le Rwanda », a t-il laconiquement répondu.
Et d'ajouter:
"Les auteurs du rapport mapping prennent le Rwanda pour bouc-émissaire pour cacher leur propre implication. C'est pour obtenir les faveurs des Congolais considérés comme victimes face aux bourreaux rwandais. Ils ne voient pas d'un bon œil les bonnes relations pouvant exister entre les deux pays."
President #Kagame weighs in on the ”UN Mapping Report" and some NGOs accusing Rwanda of committing crimes in the #DRC
— Rwanda Broadcasting Agency (RBA) (@rbarwanda) September 6, 2020
#RBANews
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Dites à Kagame (et à ses pantins successifs à Kinshasa) que toute relation mutuellement avantageuse entre deux nations se doit d’être bâtie sur le respect mutuel, la vérité et la justice. Il n’y a rien eu de tel entre RDC-Rwanda depuis 1994. #AskPresidentKagame #MappingReport https://t.co/E021G7I0FS
— LUCHA ?? (@luchaRDC) September 6, 2020
Cette sortie médiatique intervient dans un contexte de polémique alimentée par les sorties médiatiques de Vincent Karega sur le rôle du Rwanda dans le massacre de Kasika (1998) et plus globalement dans les crimes répertoriés dans le rapport mapping élaboré par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme.
Ce document revient sur les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises sur le territoire congolais entre mars 1993 et juin 2003. Denis Mukwege et plusieurs personnalités congolaises dont Martin Fayulu soutiennent la nécessité de déterrer ce rapport qui dresse un inventaire de 617 crimes de guerre et crimes d'humanité. Si ces crimes sont portés devant une juridiction compétente, certaines des atrocités documentées dans le rapport Mapping pourraient être constitutives du crime de génocide, notent certaines ONG.
Le Rwanda soutient, pour sa part, que ce n’est qu’un draft auquel il avait déjà apporté sa version.