En juillet, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) a documenté 739 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la RDC, soit une augmentation de 10% par rapport au mois de juin (670 violations). Cette augmentation reflète une hausse du nombre de violations attribuables à des agents de l’Etat (+13%) ainsi que du nombre d’atteintes commises par des combattants de groupes armés (+8%), note le BCNUDH dans son rapport du mois d’aout publié ce jeudi 3 septembre.
Cette branche de la représentation de l’ONU en RDC, note que les agents de l’Etat ont été plus violents. Particulièrement, des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été responsables en juillet d’un nombre croissant de violations dans les provinces du Nord-Kivu, du Tanganyika et du Kasaï Central.
Sur l’ensemble du territoire, les agents de l’Etat sont responsables de 44% des violations documentées, dont les exécutions extrajudiciaires de 55 personnes, dont au moins 11 femmes et deux enfants, tandis que 56% ont été commises par des combattants de groupes armés, dont les exécutions sommaires de 248 personnes, dont au moins 34 femmes et 11 enfants.
Plus de 94% des violations documentées en juillet ont été commises dans les provinces affectées par les conflits (695 violations), entrainant la mort d’au moins 294 civils, dont au moins 43 femmes et 13 enfants. Les groupes armés restent les principaux auteurs avec 59% des atteintes documentées. Parmi toutes les parties au conflit, les principaux auteurs sont les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) (24%), tandis que parmi les groupes armés ce sont les combattants Nyatura qui ont commis la majorité des atteintes aux droits de l’homme documentées (22%). La province du Nord-Kivu demeure la plus affectée (383 violations, soit 55% des violations commises dans les provinces en conflit). Elle est suivie de l’Ituri (95 violations), des trois provinces du Kasaï (81 violations), du Tanganyika (59 violations) et du Sud-Kivu (51 violations) En juillet, 30 femmes ont été victimes de violences sexuelles liées aux conflits, une diminution par rapport au mois précédent (52 victimes).
Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées, et sont présentées mensuellement à la conférence de presse bimensuelle des Nations Unies.