Le Sénateur et président national du regroupement Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A), Modeste Bahati Lukwebo, a accusé, dans une interview diffusée sur Top Congo FM, les caciques du FCC de l'avoir opposé à Joseph Kabila, autorité morale du FCC.
"Le problème est que "tout le temps, les gens ont travaillé pour m'opposer à l'ancien président Joseph Kabila. Il y a des caciques qui n'ont fait que ça. Ils diffusaient chaque fois des messages pour énerver le décideur", a déclaré M. Lukwebo.
A ACTUALITE.CD, François Rubota, président du regroupement politique Alliance des Démocrates pour le Renouveau et le Progrès (ADRP), et cadre du FCC répond à Modeste Bahati Lukwebo. A l'en croire, aucun cacique du FCC n'a fait ce que le sénateur Bahati Lukwebo allégué.
"Personne n'a diabolisé Modeste Bahati Lukwebo au sein du FCC. La plupart des hommes politiques congolais manquent la moralité, l'éthique et la constance. J'ai été à l'origine de la création du FCC, en tant que président de l'ADRP et je participe à toutes les réunions de la conférence des présidents et à toutes les audiences que nous accorde l'autorité morale Joseph Kabila. Je dois préciser qu'aucun cacique du FCC n'a fait ce que le sénateur Bahati Lukwebo a dit. Il s'est lui même compromis à sa famille politique par son comportement, par ses attitudes, par ses démarches nocturnes et par ses prises de position. Il n'a pas raison d'accuser qui que ce soit", dit-il.
Pour le président de l'ADRP, “l’inconstance” de Bahati Lukwebo est prouvé depuis longtemps.
"Bahati Lukwebo peut avoir 40 ans de vie active en politique. C'est depuis Mobutu qu'il fait de la politique. Son comportement a toujours été celui d'une personne qui change de camp à chaque fois que le pouvoir va d'un autre côté", ajoute-t-il.
François Rubota a aussi contredit Bahati Lukwebo, qui a déclaré avoir investi ses propres moyens dans les campagnes électorales pour se faire une force politique.
"Dire qu'il n'a rien reçu du FCC encore moins de l'autorité morale, c'est faux. Je sais qu'il recevait beaucoup non seulement en terme d'argent mais aussi en terme d'accompagnement politique. Lorsqu'il était question d'avoir le gouverneur au Sud-Kivu, ce n'est pas l'AFDC qui était majoritaire dans cette province. On a du négocier pour qu'on donne à son parti le gouvernement de cette province. Lorsqu'il s'est agi de payer des cautions et d'organiser la campagne électorale, nous avons bénéficier de l'accompagnement du FCC", poursuit-il.
Pour François Rubota "le sénateur Bahati Lukwebo a reçu plusieurs fois de soutien financier et même indirect de la part de son ancienne famille politique, le FCC. Il était Questeur de l'assemblée nationale, DG de la SONAS, ministre de l'économie, ministre du travail et prévoyance sociale, ministre d'État au plan... Il ne peut donc pas dire que ne FCC ne lui a rien donné", conclut-il.
C’est en 2019 que Bahati Lukwebo a été suspendu du FCC pour avoir présenté sa candidature à la présidence du Sénat concurremment à celle de Alexis Thambwe Mwamba portée par Joseph Kabila. Depuis, les rapports se sont compliqués entre Lukwebo et les membres de la conférence des présidents du FCC qui avaient décidé de le suspendre. Plusieurs députés élus sur la liste de AFDC-A ont dû ne plus reconnaître l’autorité de M. Lukwebo, et sont restés fidèles à Joseph Kabila.
Jordan MAYENIKINI