RDC : Nouveaux affrontements entre l'armée et les combattants de M23 signalés à Rutshuru

Photo ACTUALITE.CD.

Les combats ont éclaté ce mercredi 22 juillet entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ainsi que des présumés rebelles de l'ancienne rébellion du Mouvement du 23 mars, (M23) à Chanzu, dans le groupement de Jomba (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. 

C’est la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu qui livre la nouvelle dans un communiqué de publié ce même mercredi à Goma. Selon ce document, les rebelles du M23 se réorganisent à partir du Rwanda et de l’Ouganda en vue de déstabiliser une fois de plus le Nord-Kivu. 

«La Société Civile Forces Vives du Nord-Kivu fustige le fait les Pays ayant abrités les combattants du M23 les laissent se mouvoir sans contrôle jusqu'à menacer l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC) en foulant aux pieds les engagements pris au titre de l'Accord Cadre d’Addis-Abeba », lit-on dans le communiqué.

Selon la structure citoyenne du Nord-Kivu, le 20 juillet 2020, des mouvements suspects des hommes armés qui seraient identifiés aux combattants du M23 ont été signalés vers Karaba dans le secteur Mikeno en territoire de Nyiragongo près de la septième piste de Njerima du Rwanda. Toujours selon la même source, le 21 juillet 2020, d'intenses combats en armes lourdes et légères ont opposé les rebelles du M23 aux FARDC à Bikenge dans la localité Bugina, groupement Kisigari, chefferie de Bwisha dans le territoire de Rutshuru à la lisière du Parc national des Virunga.

L'armée, à travers le secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2 confirme les combats. Son porte-parole, le major Njike Kaiko Guillaume,dit cependant qu'il est tôt de préciser l'identité de l'ennemi qui a été repoussé par les forces loyalistes. 

«  Il est vrai que les FARDC ont eu des accrochages avant-hier avec des assaillants au niveau de Bikenge. Encore aujourd’hui, au pied du mont Sabinyo, nous avons eu encore des accrochages avec des hommes armés mais dont nous ne voulons pas tout de suite donner une identité avant que nos services de renseignement ne fassent leur travail. Ce qui est beaucoup plus rassurant c'est que les FARDC se sont comportées en armée professionnelle et nous avons déjoué cette attaque. Nous menons des patrouilles des combats au pied du mont Sabinyo où nous avons encore une fois mis en déroute ces détenteurs illégaux d'armes à feu », a dit le major Njike. 

D’après le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), projet mené par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York, trois militaires ont été tués et un autre blessé dans les combats de lundi.

La majorité des ex-combattants M23 conduits par le Sultani Makenga sont installés dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu depuis 2017.

Les forces vives de la société civile du Nord-Kivu recommandent au  président de la République « d'ordonner et appuyer dans l'urgence le déploiement des militaires bien formés et bien équipés dans la zone sous menace afin de parer à toutes éventualités ainsi que d'activer le Mécanisme National de Suivi de l'Accord Cadre d'Addis-Abeba afin qu'il mobilise tous les signataires de l'Accord Cadre d'Addis-Abeba pour qu'ils tirent toutes les conséquences du comportement de Etats voisins qui laissent les combattants du M23 menacer la paix et la Sécurité en RDC ».

La rébellion du M23 avait été défaite militairement en 2013 et la plupart de ses combattants avaient fui, les uns au Rwanda et les autres en Ouganda. 

Le même mouvement armé (Ndlr: M23) serait, selon la société civile du Nord-Kivu, en appui aux présumés ADF qui commettent des crimes atroces à l'égard des civils à Beni et en Province de l'Ituri.

Jonathan Kombi, à Goma