Les miliciens de Codeco ont occupé plusieurs groupements dans la chefferie Mukambo (territoire de Mahagi). C’est l’alerte du mardi 21 juillet de la société civile locale. D’après la même source, cette occupation date de plusieurs mois et a permis aux miliciens de développer des activités commerciales dans la région.
Les miliciens, indique la société civile, ont établi une chaîne de production et de vente d’huile de palme et des bois en vue d’assurer leur prise en charge.
« Nous sommes en train de déplorer cette gravité des choses. Les miliciens de Codeco ont tout fait pour occuper les groupements Masongwa, Are, Ruvinga et Muswa avec pour mission bien définie qui est celle de produire l’huile de palme et des bois. Ils sont maintenant en train de mener ces activités là calmement dans la localité de Kasingwa », a dit à ACTUALITE.CD, Salomon Unega, président de la société civile de la chefferie Mukambo.
La vente des produits exploités s’effectuerait dans certains centres commerciaux du territoire de Djugu notamment Kpandroma mais aussi en Ouganda via le lac Albert.
« Pour le moment, ils ont des personnes complices qui viennent des villages proches de Djugu pour récupérer les marchandises, donc des bidons d'huile et partent les vendre dans les grands centres notamment Kpandroma. C'est pourquoi, le tronçon entre Kaswiwa et Kpandroma est sous contrôle de ces miliciens. C'est pour sécuriser ces complices afin de bien faire leurs marchés. Il faut faire un simple constat sur les marchés des villages frontaliers vous allez trouver que l'huile de palme a même connu une baisse du prix. La deuxième voie est celle du trafic vers l'Ouganda. Ces miliciens passent par le village Nyamonda au bord du lac Albert. Nous avons plusieurs fois suspecté des boats nocturnes sur cette partie du lac. Nous nous posons toujours de questions, même les pêcheurs nous ont alertés sur ça. Il y a eu certains agents de service spécialisés qui sont complices également pour faciliter le trafic à ce niveau. Ces miliciens vivent bien maintenant au détriment des passibles citoyens qu'ils ont chassés et tués là-bas », a expliqué M. Unega.
Il y a quelques mois, le gouvernement avait soupçonné une complicité entre les miliciens de Codeco et “certains rebelles ougandais.”
La société civile affirme avoir fait part de cette situation aux autorités. « Nous n'allons pas accepter que la population souffre pendant que ces miliciens exploitent nos richesses. L'Etat congolais est déjà saisi. Nous avons donné un ultimatum d'une semaine pour user des tous les moyens afin de déloger ces miliciens de là-bas. Au cas contraire, nous allons suspendre le paiement des toutes les taxes. Il faut déployer un effectif important des militaires pour déloger ces miliciens de Codeco », conclut le président de la société civile de la chefferie Mukambo.
En janvier dernier, le député national Daniel Uma, élu du territoire de Mahagi, avait signalé la présence des miliciens dans le village Therali (territoire de Mahagi) où ils avaient adressé des correspondances à certains chefs des groupements notamment Ruvinga, Musongwa et Are dans lesquelles ils exigaient à ces derniers de contribuer d'une façon hebdomadaire par des vivres et non vivres pour leurs survies.
Trois mois plus tard, soit en avril, le député provincial élu de Mahagi, André Waroom, affirmait que ces miliciens avaient occupé une dizaine de localités. « Dans la chefferie de Ang'all, ils occupent les villages Talitali, Ndimalo, Nyaleka. Dans la chefferie de Walendu Waysi, ils sont entrés à Kambala, Gulu, Njala. La troisième chefferie est celle de Panduru où ces assaillants font la loi à Katanga et Nyaleka. », énumérait-il.
Franck Asante, à Bunia