Le bilan est lourd après l’attaque d’une coalition des miliciens Ngumino, Twirwaneho et Red Tabara jeudi 16 juillet dernier au village Kipupu, chef-lieu du secteur d'Itombwe (territoire de Mwenga) au Sud-Kivu. Selon le chef du secteur intérimaire d’Itombwe, plus de 50 civils ont été lâchement tués et une cinquantaine d'autres enlevés parmi lesquels des femmes et des enfants.
« Le groupe armé Ngumino avait attaqué le village de Kipupu chef-lieu du secteur de Itombwe. Nous avons 26 femmes, 12 hommes qui ont été tués et 45 enfants emportés dans la forêt. », a dit à ACTUALITE.CD Lupendu Kakenga Luc, chef de secteur intérimaire d'Itombwe.
Cette autorité coutumière parle aussi d’une cinquantaine de civils tués et plus de 400 maisons incendiées par les assaillants dans le village voisin de Kitete. « A peu près 450 maisons ont été incendiées dans le village voisin de Kitete. 52 autres personnes ont été tuées », dit-il.
La société civile locale quant à elle, avance un bilan plus lourd : « 202 corps ont été décomptés. Plus de 150 personnes sont portées disparues, nous pensons qu'elles ont été calcinées dans leurs domiciles. A part ça, tout a été incendié, les églises, les centres de santé, ils ont épargné l'école seulement », a expliqué Ngini Ombo, président de la société civile de Kipupu.
Pour l’instant, les autorités provinciales et nationales sont restées silencieuses au sujet de cette attaque meurtrière qui était menée à l’aube alors que tous les villageois étaient endormis.
L’armée qui est quasiment absente dans la zone n’a pas de bilan exact de cette attaque sanglante.
« Il y a eu attaque de groupe armé Ngumino coalisé au Twirwaneho au village Kipupu. Ce groupe armé a fait des enlèvements, a pris des gens en otage et tué certaines personnes. Nous étions loin, nous étions contraints d'avancer et c'est comme ça que nous sommes en train de tout faire pour rétablir la sécurité dans ces contrées", confie le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l'opération Sukola 2 Sud, dans la province du Sud-Kivu.
Dans un communiqué, le groupe Twirwaneho reconnait avoir mené reconnait avoir mené une incursion en date du 16 juillet à Kipupu pour dit-il, « pour poursuivre l’ennemi jusqu’à son quartier général afin de récupérer les vaches pillées et mettre hors d’état de nuire l’ennemi qui dérange la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens dans la région de Minembwe/Itombwe. »
Localement, les autorités de base sollicitent une enquête des autorités sur cette attaque. « Nous demandons aux autorités de venir enquêter pour dénicher les auteurs de ces crimes et les sanctionner sévèrement. Que les autorités protègent la population parce qu’elle est victime de plusieurs crimes causés par des groupes armés. Il faut aussi déployer les militaires ici pour protéger la population », plaide le chef intérimaire du secteur d’Itombwe.
Le gouvernement congolais a dit vendredi la « détermination des FARDC à mettre fin à l’activisme des groupes armés Ngumino, Twirwaneho et Android à Mwenga, Fizi et Uvira.»
Depuis 2016, les moyens et hauts plateaux de Bijombo, Itombwe et Minembwe font face à un regain des violences. Plusieurs groupes armés se sont coalisés pour combattre mener les combats. Les groupes Makanika, Android, Ngumino, Twagiheno et Red Tabara se sont ligués contre Ebwela Kibukila Mutetezi et les groupes d'auto-défense appelés" maï-maï".
Justin Mwamba