RDC-Ituri : des allégations d’appui de certains membres du M23 aux miliciens CODECO de plus en plus évoquées 

Les rebelles M23 à Rutshuru en 2012/Ph droits tiers

Certains membres de l’ancien mouvement rebelle M23 installés en Ouganda seraient également impliqués dans les violences actuelles en Ituri, note International Crisis Group (ICG), qui cite les services sécuritaires congolais, dans un rapport publié mercredi 15 juillet. 

En décembre 2017, lorsque débutent les violences dans la province de l'Ituri, des éléments armés – que les autorités congolaises désignent comme membres de l’ancien M23 – se seraient infiltrés de la région de Kamango, dans le Nord-Kivu, jusqu’à Walendu-Bindi, territoire d’Irumu dans l’Ituri, via Tchabi, à la frontière des deux provinces, écrit l’ICG.

« Les déplacements d’anciens membres du M23 de l’Ouganda vers les territoires d’Aru et de Djugu en Ituri en 2018 par la frontière ougandaise sont confirmés par des responsables de sécurité congolais qui ont aussi appréhendé certains ex-M23 au moment de leurs infiltrations vers la forêt de Berunda, en Ituri. Selon eux, leur interrogatoire aurait confirmé l’existence d’un réseau de recrutement des anciens membres du M23 en Ouganda », rapporte l’organisation. 

Ce tableau est complété par les accusations de certains pays comme le Rwanda dont les services de renseignement pointent du doigt l’Ouganda le soupçonnant d’attiser les violences en Ituri dans le cadre d’un plan plus large de déstabilisation qui toucherait le Nord-Kivu et, par extension, la sécurité du Rwanda. Ces allégations sont toujours rejetées par les autorités ougandaises.

« S’il est difficile à ce stade de déterminer l’ampleur de ces opérations de recrutement et d’exfiltration d’anciens rebelles vers l’Ituri, au niveau local, la conviction existe parmi les responsables politiques et les membres de la société civile qu’il y a un lien entre violences en Ituri et agissements d’acteurs basés à l’extérieur du pays », souligne ICG.

L’organisation appelle Tshisekedi à placer la diplomatie régionale au centre de sa stratégie en mettant désormais le conflit en Ituri à l’ordre du jour.