Deux présumés bandits ont été tués par lynchage dimanche 17 mai 2020 dans la nuit à Goma au quartier Mabanga-Sud (commune de Karisimbi), lorsqu'ils voulaient cambrioler des familles.
« Nous avons été visités par des bandits cette nuit. Heureusement les jeunes du quartier se sont déjà mobilisés depuis un certain temps pour leur barrer la route. Ils sont passés devant mon domicile quand les jeunes les poursuivaient. Deux d'entre eux ont été attrapés et lapidés par ces jeunes. Quand les voleurs viennent, ce n’est pas de bonne foi, c’est pour nuire. Voilà pourquoi, même si la justice populaire est interdite, mais s'ils sont tués une ou deux fois comme ça, ils vont arrêter avec leur sale besogne. » témoigne Rachel, habitante du quartier Mabanga-Sud.
Depuis début mars jusqu’aujourd’hui, au moins cinq personnes ont déjà été victimes de la justice populaire dans la ville de Goma, indique la coordination urbaine de la société civile. Son premier vice-président, Vicar Batundi Hangi, estime que cela est dû à la souffrance longtemps endurée par la population suite à l’insécurité.
« Dans aucun Pays du monde la population assure elle-même sa sécurité. Au niveau de la Société civile ville Goma, nous déplorons l'insécurité qui impacte négativement sur la quiétude de la population et affecte l'économie de la Province. Plus d'un citoyen ou d'une citoyenne se demande pourquoi les autorités fournissent moins d'efforts face à la persistance de l'insécurité alors qu'elles ont tous les moyens pour l'endiguer », indique-t-il.
Le 27 avril dernier un cas de justice populaire a été enregistré au quartier Mabanga-Nord dans la commune de Karisimbi. Quelques jours plus tôt, soit le 3 mai, un autre présumé bandit a été tué par lapidation au quartier Kyeshero, cette fois dans la commune de Goma. Le 11 du même moi, un autre jeune présumé voleur a été brûlé vif dans le même quartier Kyeshero.
« Les multiples cas de justice populaire dans la ville de Goma est un signe d'une frustration à outrance qui doit interpeller les autorités pour mettre en place des mesures draconiennes. Cependant, nous encourageons la population à recourir à la police chaque fois qu'elle met la main sur un présumé bandit ou voleur », ajoute Mr Batundi.
Signalons que les corps de ces deux présumés bandits ont été acheminés à la morgue de l'hôpital provincial du Nord-Kivu après les enquêtes menées sur le lieu par les éléments de la police scientifique.
Cette semaine, au moins 8 personnes ont été lynchées également dans deux territoires de la province du Sud-Kivu.
Jonathan Kombi