RDC : Le député Éric Ngalula appelle à auditer une société chinoise impliquée dans l’exploitation minière au Kasaï

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Le député national Éric Ngalula appelle à auditer les actions de la société chinoise Anhui Foreign Economic Construction (AFECC), impliquée dans l’exploitation du diamant au Kasaï. Dans une correspondance adressée lundi 27 avril dernier au premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, cet élu accuse la société de n'avoir pas réalisé les projets socio-économiques qu’elle s’était assignés dans l’accord conclu en mars 2013 avec l’Etat congolais. 

D’après lui, AFECC s’était engagé à réaliser certains projets de construction des infrastructures, notamment des centrales hydroélectriques, en contrepartie de l’exploitation du gisement diamantifère de Tshibwe dans le territoire de Miabi. 

«En contrepartie des droits lui reconnus, la société chinoise AFECC, s'était engagée à coup de dizaines de millions de dollars américains, dans un chronogramme précis, à redynamiser les activités minières de la Sacim-sarl et de financer plusieurs projets nationaux, provinciaux et locaux, à savoir : les centrales hydroélectriques de Movo et Tubi Tubidi, bitumer la route reliant la centrale Tubi Tubidi à la ville de Mbuji-Mayi, développer l'agro-industrie dans la province du Kasaï-oriental (...) Il est important d'attirer votre attention sur le fait que les fonds alloués sont à rembourser sur les bénéfices engrangés par la vente des diamants sortis de terres par la Sacim-sarl. Il ne fait l'ombre d'aucun doute que la République s'est engagée dans une opération d'emprunt à l'égard de la partie chinoise», révèle l’élu de Lupatata au Kasaï-Oriental.

L’AFECC est une société chinoise à laquelle l’Etat congolais a ouvert son capital pour la création, en 2013, d’une société minière dénommée  Société Anhuit Congo d'Investissement Minier (SACIM-SARL), en vue de l’exploitation du gisement diamantifère de Tshibwe. Le député Éric Ngalula redoute que cet accord ne profite pas à l’Etat congolais. Laisser faire AFECC, ce sera reprendre les erreurs qui ont prévalues à la révision du code minier en 2018, dénonce le député.

«Fort des motivations qui ont prévalue à la révision du code minier en 2018, en reprenant les mêmes erreurs, nous risquons de connaître les déboires d'avant la réforme. Toute entité confrontée à un danger qui menace son existence ou son développement doit s'imposer une période de réévaluation de son action en vue de recadrer  sa démarche obligatoire pour l'atteinte des objectifs. Par la présente, j'en appelle à un audit général, régulier et crédible de l'accord entre l'État congolais et son partenaire AFECC ainsi que tout naturellement de la Sacim-sarl son appendice», écrit le député au premier Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Ce n’est pas la première démarche engagée par le député  Éric Ngalula pour exiger plus des lumières dans la gestion de l’AFECC. Il y a peu, il avait saisi le procureur général près la Cour de Cassation pour dénoncer notamment les fraudes fiscales massives, la maltraitance des congolais par les chinois de la SACIM-SARL.  Le député  Éric Ngalula a, d’ailleurs, demandé récemment au bureau de l'Assemblée nationale d'instituer une commission d'enquête sur la gestion de cette entreprise dont l'État congolais dispose des parts importantes.

 Berith Yakitenge