Kinshasa : « il y aura beaucoup de PME qui vont tomber en faillite sèche »

Al Kitenge

La crise provoquée par le COVID-19 a un impact sur l’économie congolaise. Un collectif budgétaire est d’ailleurs en préparation. Si l’économie congolaise dans son ensemble est touchée, les PME surtout kinoises seront durement touchées préviennent les analystes.

ACTUALITE.CD a invité pour vous ce mardi 28 avril, Al Kitenge, entrepreneur et économiste. Ingénieur chimiste, il a une expérience locale et internationale et intervient comme consultant dans plusieurs axes de l’économie, de la finance et du management.

« Il y aura beaucoup de PME qui vont tomber en faillite sèche. Il va falloir que les mécanismes spéciaux, des allégements spéciaux soient mis en place pour permettre que ces entreprises qui seront en faillite survivent », dit-il.

Al Kitenge propose également de changer de vision.

« Ce qui aurait été très bien, c’est que nous devrions avoir des financements particuliers pour faire renaître ces PME. Mais tout ça pose la question entre le lien entre les PME, qui sont d’ailleurs en petit nombre et l’Etat. La situation de l’intégration économique congolaise et de l’économie domestique va relever un défi non pas seulement de faire renaître les entreprises qui existaient mais surtout de créer de nouvelles entreprises sur la chaîne de valeur de l’agriculture et des produits alimentaires », note t-il.

Et la crise paraît un beau prétexte pour s’engager sur la voie du changement.

« Ce moment devrait faire réfléchir tous les stratèges économiques, mais surtout ceux du gouvernement pour créer un autre Congo, un Congo plus inclusif avec une économie plus inclusive. Quand je parle d’inclusivité ça ne veut pas dire donner des choses aux gens. C’est surtout faire participer les gens à l’économie », propose t-il. 

L’approche globale de l’économie nationale devra être repensée.

« Notre résilience tient de notre taille mais également de la nature de notre économie. Nous devons être une économie qui s’auto-suffit, une économie qui produit ses biens pour être à mesure de fonctionner. Nous devons être à mesurer de travailler de sorte que les exportations soient plus ou moins égales à nos importations. Notre situation actuelle est une situation d’appauvrissement continue », analyse Al Kitenge.