RDC : Ce qu’il faut savoir de la garde Républicaine

GR

Ses hommes sont redoutés, leurs tenues distinctes d’autres unités, pourtant la Garde Républicaine, est une unité comme d’autres au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC).  Elle n’a pas vocation à maintenir l’ordre public.

  • La garde républicaine est  détachée auprès du président de la République qui est aussi le commandant suprême des forces armées. Cette unité d’élite, d’environ 12 000 soldats , est d’échelon « division », son commandant prend donc part à la réunion du Haut commandement.
  • En plus des missions communes dévolues à l’armée, la GR a pour missions spécifiques, aux termes de l’ordonnance n° 13-063 portant organisation et fonctionnement de la garde républicaine, du 22 juin 2013, d’assurer : la garde et la protection du président de la République et de sa famille ainsi que des hôtes de marque; la sécurité des biens et des installations présidentiels ; les escortes et les honneurs au niveau de la Présidence de la République.
  • En cas d’urgence ou de nécessité, la GR peut être réquisitionnée et   engagée dans les combats (au front) ou dans les opérations de maintien ou de rétablissement de l’ordre public.
  • Son commandant relève du président de la République sur le plan des opérations, c’est son homme de main.  Mais sur le plan de l’administration et de la logistique, il relève du chef d’État-major général des FARDC.
  • Le commandant de la garde républicaine, essentiellement un général – major ou autre haut gradé, et ses adjoints [au moins un général de brigade] n’échappent pas à la règle.
  • Ils sont nommés et, le cas échéant, relevés ou révoqués de leurs fonctions par ordonnance du président de la République, sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ministres, le Conseil supérieur de la défense entendu.
  • En Afrique, même sous des régimes démocratiques, les éléments de la GR sont reconnus pour les abus et les violations des droits de l’homme.  Dans la fièvre de la disgrâce des présidents, ce sont les hommes de la situation. 

Janvier 2015 à Kinshasa, pendant les manifestations de l’opposition et de la société civile  contre la révision de la loi électorale les forces de sécurité avaient tué par balles au moins 38 personnes, selon l’ONG Américaine Human Right Watch (HRW).  Les éléments de la GR  « étaient parmi ceux qui ont tiré à balles réelles sur les foules de manifestants. Les Gardes républicains ont aussi tiré sans distinction dans un hôpital, blessant gravement trois personnes. Human Rights Watch a documenté plusieurs cas dans lesquels des soldats de la Garde républicaine avaient emporté les corps de personnes tuées par balles, essayant ainsi de faire disparaître les preuves de ces meurtres », charge l’ONG.

En septembre 2016, à trois mois de la fin du second mandat de Joseph Kabila, ils étaient encore au-devant de la scène. Déployés, de fois, en uniforme de police, les éléments de la GR ont été responsables de nombreux abus.

HRW les accuse d’avoir tiré sur les manifestants, attaqué et brûlé les sièges de partis d’opposition, et brûlé à mort plusieurs personnes.

Pour ces abus,  Ilunga Kampete qui commande  cette Unité depuis 2014, avait sanctionné par l'Union européenne (UE) en décembre 2016, pour violations des droits de l'homme. Il a été e écarté,  hier, par le Président Félix Tshisekedi. Kampete a été remplacé par Christian Tshiwewe, qui était son adjoint.

Quelques mois après son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi a fait intégrer quelques jeunes de son parti (UDPS) dans les rangs de la Garde Républicaine. Ces derniers qui font partie de sa première ceinture de sécurité ont été formés dans un pays de la Sous - région, avant d'intégrer le corps.

Christine Tshibuyi