Nord-Kivu : Un militaire condamné à mort pour meurtre d’un étudiant à Butembo

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Un élément des Forces armées de la république démocratique du congo (FARDC) a été condamné à mort ce mercredi 18 mars pour meurtre d’un étudiant en ville de Butembo (Nord-Kivu).  Il s’agit de Mukengeshayi Kazadi Patrick, adjudant de grade.

 

Il est accusé d’avoir tué, la veille, Igaba Bangirwa Daddy, étudiant à l’Institut des bâtiments et des travaux publics (IBTP), pendant la répression d’un groupe des jeunes qui voulaient reconstruire des maisons détruites lors d’un déguerpissement près du campus universitaire. 

 

C’est le tribunal militaire garnison de Beni-Butembo qui a jugé l’affaire en procédure de flagrance lors d’une audience tenue à l’auditorat militaire de Butembo. Le tribunal condamne également le meurtrier au payement de 700 000 dollars américains en guise de dommages et intérêts pour les préjudices causés à la partie civile, constituée notamment de la famille de la victime et de son institution d’enseignement.

 

Lors de sa comparution, le prévenu a, du moins, reconnu d’avoir tiré, mais sans s’imaginer que sa balle atteindrait le pauvre étudiant. Il a prétendu qu’il voulait plutôt se défendre après avoir été encerclé par des jeunes qui voulaient lui ravir son arme. Un argument balayé d’un revers de la main par des témoins, notamment un camarade du pauvre étudiant assassiné. Ce dernier, qui a d’ailleurs brandi à l’audience la photo du militaire meurtrier, laquelle il a, d’après lui, tiré juste après le meurtre, a soutenu que l’adjudant Mukengeshayi Kazadi Patrick a bel et bien assassiné son camarade.

 

Ainsi, dans son jugement, le tribunal a condamné le prévenu à la peine capitale. Le conseil du prévenu a promis interjeté appel pour solliciter l’allègement de la peine. 

 

L’auditorat militaire était pris d’assaut, dès 9 heures, par des dizaines d’habitants, essentiellement des étudiants, qui ont fait le déplacement pour suivre le procès. Ce feuilleton judiciaire met ainsi fait à une tension perceptible à Butembo, après le meurtre du pauvre étudiant.

 

Toutefois, les activités sont restée paralysées, pour une deuxième fois consécutive, ce mercredi 18 mars à Butembo. Boutiques et magasins sont restés fermés. Il en est de meme pour les banques et les sociétés de micro finance. Memes les écoles ont fait retourner écoliers, éleves et étudiants à la maison par crainte de nouvelles tensions.

Claude Sengenya