Sauts-de mouton : « Ces travaux consistaient à finir les embouteillages dans la ville mais il n’y a pas d’évolution », constate le VPM de la justice

Photo ACTUALITE.CD.

Le Vice-premier ministre, ministre de la justice et garde de sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende a visité les chantiers de construction des sauts-de mouton initiés par Félix Tshisekedi en mars 2019 dans le cadre du programme d’urgence de 100 jours.

Dans les quatre chantiers (Socimat, Mandela, Assanef et Debonhomme), M. Tunda dit avoir constaté que les travaux n’ont pas évolué alors que ce projet visait à diminuer les embouteillages dans la capitale.

« Je suis venu me rendre compte de la façon dont les entreprises évoluent avec les travaux de construction des sauts-de mouton parce que la population se plaint beaucoup suite aux embouteillages. Ces travaux consistaient à finir les embouteillages dans la ville mais il n’y a pas évolution. C’est ainsi que le gouvernement a décidé que le ministre de la justice voit comment évoluent les travaux comparativement au montant déboursé par l’Etat, c’est l’argent du contribuable et nous devons rassurer la population de l’évolution des travaux. », a-t-il dit à la presse.

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Cette descente sur terrain intervient après l’ouverture d’une instruction judiciaire le 8 février dernier par Adler Kisula Betika Yeye, Procureur Général près la Cour d'appel de Kinshasa/Matete aux fins d’investiguer sur l’exécution des travaux publics de construction des sauts-de-mouton y compris la construction des logements sociaux et autres.

A la question de savoir si l’instruction ouverte va aboutir, le VPM de la justice a répondu :

« Sinon ma visite ne servirait à rien. Si je suis ici c’est pour que je me rende compte du niveau des travaux et cela me permettra de suivre les dossiers au niveau du tribunal. Si je ne viens pas sur le terrain, je ne saurai suivre le dossier auprès des magistrats moins encore faire le rapport au gouvernement. L’argent ne doit pas être décaissé pour qu’un groupe des gens s’en accapare. »

Dans le cadre de cette enquête, le Vice-Premier Ministre, Ministre du Budget a été requis. Le Procureur Général veut qu’il lui soit transmis les copies de tous les bons d’engagement établis en faveur des sociétés exécutant les travaux de 100 Jours ainsi que les numéros de dossiers y relatifs en urgence.

Le Ministre des Finances est également prié de transmettre les copies des ordres de paiements informatisés et/ou toutes les lettres de paiements d’urgence établies en faveur de toutes les entreprises retenues dans le cadre de l’exécution des travaux de 100 jours. Il doit également transmettre l’exécution du plan de trésorerie et de décaissement de fonds en faveur de ces entreprises.

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Pour sa part, le Vice-Premier Ministre, Ministre en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR) est appelé à mettre à la disposition du procureur la liste de toutes les entreprises retenues dans le cadre de l’exécution du programme de 100 jours, les documents de passation des marchés publics, les statuts des sociétés soumissionnaires et contractuelles, les contrats d’exécution des travaux ainsi que l’avis du bureau technique du contrôle (BTC). De son côté, la Banque centrale du Congo (BCC) est appelée à fournir un relevé complet de paiements effectués en faveur de ces sociétés et les bordereaux de paiements ainsi que les avoirs des crédits y relatifs.

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Pour rappel, José Sele Yalaghuli, ministre des finances avait révélé fin janvier que certaines entreprises qui exécutent les travaux de 100 jours ont refusé de transmettre au ministère des finances les rapports.

Les entreprises soutiennent qu’elles relèvent du ministère des ITPR: « elles semblent oublier que c’est pour les aspects techniques. Pour les aspects financiers, c’est le ministère des finances qui décaisse les ressources. Elles ont des obligations », avait soutenu le ministre. 

Il y a également plusieurs chiffres qui ont été avancés concernant le taux de réalisation de ces ouvrages. Le parti présidentiel parle de moins 30% de taux de réalisation, le gouvernement parle de 55%.

Ivan Kasongo