Des violents combats sont signalés ce vendredi 10 janvier 2020 entre les Forces armées congolaises et les miliciens Mai-Mai au village Kawela, dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu).
Les habitants de Kawela se sont réveillés sous les coups feu. D’après les sources locales, les miliciens ont attaqué le village vers 5H00 du matin. Ils ont brûlé plusieurs maisons.
« Depuis 5 heures du matin jusqu'à ce moment (12H00 locales), il y a des violents affrontements, nous sommes sous les coups de balles ici à Minembwe. Des Maï-Maï ont attaqué le village de Kawela, ils ont brûlé certaines maisons mais ont trouvé la résistance des FARDC qui les ont repoussés. Pour le moment, les affrontements se poursuivent au niveau de Rubanda, Banganji et Musingi. Plusieurs habitants ont abandonné leurs domiciles », témoigne à ACTUALITE.CD un habitant de Kaweya.
Le professeur Aembe Bwimana, président du comité intercommunautaires des hauts plateaux de Fizi, Uvira et Minembwe affirme que de villages autour de Minembwe sont incendiés.
« Il y a des affrontements violents à 13 kilomètres de Minembwe, et des assaillants ont incendié certains villages comme Kaweya et d'autres villages environnant Minembwe », a-t-il précisé.
Le député national Moïse Nyarugabo élu d'Uvira indique que les villages Mpugamo, Kivumu, Rubanda et Musingi ont été attaqués et que « la position des FARDC qui est intervenue à Musingi vers rivière Chuchu vient de décrocher. La population civile est face aux bourreaux », a écrit Moïse Nyarugabo dans un tweet.
L’armée n’a pas encore communiqué sur les combats de ce vendredi. Mais la situation reste tendue à Minembwe.
Les milices proches des communautés locales s’affrontent depuis plusieurs mois dans les hauts plateaux de de Fizi, Uvira et Minembwe. Malgré le renforcement de la présence de l’armée dans la région depuis fin juin 2019 sur ordre de Félix Tshisekedi, la situation ne s’est pas stabilisée. Des villages entiers ont été incendiés, plusieurs morts et déplacés ont été enregistrés.
En novembre dernier, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) avait recommandé au gouvernement et à la MONUSCO la mise en place d’un programme d’urgence « en vue de créer un climat d’apaisement et de mettre définitivement fin aux hostilités » notamment à Minembwe.
Le président de la République, Félix Tshisekedi avait annoncé la mise en place bientôt d’un comité composé de non originaires de Minembwe pour réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour en finir avec ces violences. Pour sa part, le Prix Nobel de la Paix, le Dr Denis Mukwege, avait demandé à l’Europe d’envoyer une force spéciale dans l’Est de la RDC.
Justin Mwamba