RDC: Avec des fusils d’assaut, les tueurs de Djugu présentent un certain niveau de coordination, d’organisation et de planification (ONU)

Ph/actualite.cd

On ne connait pas encore très bien ces miliciens qui tuent depuis juin 2019 dans le territoire de Djugu (Ituri), mais les experts de l’ONU rapportent que la simultanéité avec laquelle ces attaques se sont produites et les similarités entre ces attaques, de même que la participation d’attaquants venant de plusieurs localités, dénoteraient d’un certain niveau de coordination, d’organisation et de planification.

Ils ajoutent que certains attaquants étaient vêtus de treillis militaires et portaient des armes à feu, y compris des fusils-mitrailleurs (des « SMG », d’après les témoins) et des armes de type AK47, tandis que la plupart utilisaient des machettes, des haches, des flèches ou des lances. Des témoins et des membres des FARDC ont observé la présence de quelques mortiers, de lance-roquettes RPG-7 et de mitrailleuses PKM. Les experts expliquent aussi que le 28 juillet 2019, une patrouille de maintien de la paix de la MONUSCO a essuyé des tirs émanant d’un RPG-7 (munitions PG7-V) alors qu’elle portait secours à des civils attaqués à Dhedja/Kaseli.

Dans son rapport préliminaire publié le 20 décembre 2019, le Groupe d’experts dit qu’il était entré en contact avec ces miliciens. Selon lui, le mouvement s’appellerait l’ « Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais (URDPC) » et Ngudjolo Mapa Innocent était son chef. L’objectif principal serait de lutter contre le harcèlement de la population congolaise par la police et les FARDC. Ils expliquent c’est pour cette raison que le mouvement avait lancé des attaques contre les FARDC sur le territoire de Djugu, y compris sur Kparanganza. Jusque-là, les autorités congolaises disent t qu’une secte appelée CODECO soutenait les milices lendu, mais le Groupe d’experts dit qu’il n’a trouvé aucune preuve concluante à ce sujet.

Ce groupe qui s’identifie comme « un mouvement d’autodéfense » dont la structure ne serait pas militaire et comprendraient  853 combattants, tous Lendu e t sous le contrôle effectif de Ngudjolo. Au moment de la finalisation du rapport du groupe d’experts de l’ONU, la base du mouvement se trouvait dans le Groupement de Loe, près de Jiba, et les combattants étaient dispersés en divers endroits du territoire de Djugu. Selon la même source, le mouvement était équipé de 148 fusils d’assaut de type AK-47, de 5 mitrailleuses PKM, de 7 lance-roquettes et de 3 mortiers,  qui seraient pris aux FARDC lors de combats.

Pour faire ce travail, le groupe d’experts de l’ONU a réalisé des entretiens individuels menés avec 90 personnes, dont 51 personnes déplacées originaires de plusieurs communautés, des agents des autorités locales, des prisonniers, du personnel médical, des membres de la société civile, des représentants d’agences humanitaires et d’organisations non gouvernementales, des officiers des FARDC, des casques bleus et du personnel de la MONUSCO. Il a également réalisé des conversations téléphoniques avec des représentants autoproclamés d’une milice lendu et d’autres communications. Ils ont aussi analysé des photographies, des enregistrements audio et vidéo, des preuves écrites et fait des observations directes.