Sur ACTUALITE.CD, Sylvain Lumu Mbaya, avocat et directeur de l’Institut Alternatives et Initiatives Citoyennes pour la Gouvernance Démocratique (I-AICGD) a apporté sa lecture du dossier des députés invalidés par la Cour Constitutionnelle qui annoncent avoir trouvé un arrangement « matériel » avec « les hautes autorités politiques » du pays. A ce stade, Louis D’or Balekelayi, porte-parole de ces 31 élus invalidés, n’a pas (encore?) était contredit par le bureau de l’Assemblée nationale ou encore le gouvernement.
« Une solution politique ne peut-être envisagée en dehors des normes à moins que l'on nous dise qu'on promeut l'impunité. Les institutions doivent s'assumer, sauf à dire que les décisions de la Cour constitutionnelle ont été elles mêmes politiques ou rendues sur la base du clientélisme politique », a t-il déclaré.
Pour l’expert électoral et doctorant, « la solution annoncée par Louis D’or Balekelayi de payer, mieux de mettre sur la charge du contribuable congolais une catégorie de gens qui ne feront rien pour le pays mais seront payés, alors chômeurs, est une insulte pour les congolais qui consentent des sacrifices ».
Cependant, si cette proposition est retenue, « on instaurerait une tradition malheureuse en vertu de laquelle, chaque fois que les juges électoraux commettront des bêtises, il y aura une solution politique. C'est inacceptable ».
Selon lui, appliqué une telle proposition équivaudrait à énerver les principes de l’Etat de droit.
« Si on a estimé que ces gens étaient bénéficiaires des décisions iniques, allons jusqu'au bout de la logique. Les juges auteurs de ces décisions doivent être sanctionnés. Ce n'est ni une question de budget mais une véritable question de principe. On doit avoir 500 députés puis rien d’autres. Une solution politique pareille enfreint l'Etat de droit, inaugure la complaisance et installe l'insécurité juridique pour tout le monde. C’est un signe de mauvaise gouvernance dans une période où il est attendu l'orthodoxie financière du gouvernement », a t-il ajouté.