RDC-Butembo : La police met en garde les télécoms qui peinent à identifier des kidnappeurs

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Le commissaire supérieur de la police en ville de Butembo (Nord-Kivu) menace de traduire en justice les maisons de télécommunication Airtel, Vodacom et Orange pour « la légèreté » dans l’identification de leurs clients. 

Lors d’un entretien avec la presse ce samedi 4 janvier à son office de travail, le colonel Richard Mbambi a dit ne pas comprendre comment ces maisons de télécommunication peinent à identifier des kidnappeurs qui se servent pourtant de leurs réseaux pour obtenir la rançon. Il a présenté à la presse deux présumés auteurs de l’enlèvement, le 29 janvier dernier,  d’un enfant à Katwa, un quartier périphérique de la ville, qui se sont servis d’un réseau d’une compagnie pour le transfert d’argent. 

« Chers amis (maisons de télécommunications, ndlr), vous êtes en train de favoriser les kidnappings. Je dis clairement que Airtel, vous avez une certaine négligence. Et cela vaut aussi pour Vodacom et Orange. Tous ces kidnappeurs utilisent  le téléphone pour intimider le propriétaire de l’enfant pour percevoir de l’argent. Trois compagnies, faites attention. Il y a trop de légèreté. Les gens sont en train de swaper les numéros de  grandes personnes, la compagnie ne connait pas. C’est quoi ça finalement ? Si on doit kidnapper les gens comme ça, et qu'on ne retrouve pas les kidnappeurs, ça n'arrange pas. Si un tel cas arrive, nous allons mettre une compagnie dont on a utilisé la Sim devant la justice», a mis en garde le colonel Richard Mbambi.

L’officier de Police a appelé ces compagnies à bien identifier leurs usagers pour permettre aux services de sécurité de retrouver les criminels qui se servent des réseaux cellulaires pour mener leur « sale besogne". 

«Le gouvernement a pu insister, vous acheter une sim, on prend toutes vos identités. Mais les maisons de télécommunication privilégient le commerce au détriment de la sécurité des gens.  Et puis, vous dites que la police ne fait rien. C'est un dernier avertissement. Celui qui n'a pas fait enregistré sa sim, vous l'annuler. Je n'aime pas la légèreté », a recommandé le colonel Richard Mbambi. 

Ce n’est pas la première fois que des acteurs dénoncent la légèreté des maisons de télécommunications dans l’identification de leurs abonnés. 

L’année 2019, le mouvement citoyen Lutte pour le changement a organisé plusieurs manifestations pour interpeller ces compagnies à prendre leurs responsabilités en mains.

Claude Sengenya