Cardinal Ambongo évoque l’hypothèse des populations déversées dans l’Est du pays

ACTUALITE.CD

Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, a, dans une conférence de presse tenue à Kinshasa ce vendredi, évoqué le cas des frontières poreuses dans l’Est de la RDC. Une situation qui doit être réglée, selon lui, par un le rétablissement de l’autorité de l’Etat.

« Comment distinguer les populations qui sont au Congo depuis longtemps et d’autres personnes qu’on est en train de déverser au Congo d’aujourd’hui. Pour cela, il faut un Etat organisé. Il faut un contrôle de nos frontières. Le malheur dans l’Est, c’est que nous frontières sont poreuses. On peut entrer et sortir comme on veut parce que la frontière est artificielle. On ne se sait pas où se trouvent actuellement la frontière », a t-il déclaré.

Il a cependant mis en garde sur le risque de généralisation: « C’est un risque de considérer quiconque d’expression rwandophone comme étranger. Ce serait une grosse erreur ».

Parlant de la Monusco, il a évoqué une mission qui n’est pas accomplie complètement.

« Ce serait une erreur de notre part en jetant dehors la Monusco. Si nous mettons la communauté internationale dehors, quelle image nous donnerons de notre pays? (…). Je n’ai pas dit que la MONUSCO est en train de favoriser la balkanisation. J’ai dit que la Monsuco a une mauvaise perception dans l’Est parce que sa première mission qui consiste à protéger la population civile n’est pas assurée complètement », a t-il ajouté.

Durant son séjour à Butembo, au micro de ACTUALITE.CD, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu évoquait le plan de balkanisation. 

"L’inquiétude de la population de Butembo, c'est la même inquiétude que nous, évêques du Congo partageons. Et nous l'avions déjà dénoncé dans un de nos messages, je crois à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays. Nous avions fait une déclaration sur le risque de Balkanisation de notre pays. Depuis mon arrivée ici, j'ai beaucoup écouté et malheureusement, je dois dire que ce risque est bien réel ”, avait-il déclaré dans une interview qui intervenait à la fin de son séjour dans la région. 

En juin 2019 déjà, se penchant sur la situation sécuritaire et humanitaire du pays, les évêques catholiques réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) notaient que « tout porte à croire que le plan de déstabilisation et de balkanisation du pays, orchestré de l'extérieur avec la complicité de certains de nos compatriotes, se poursuit ».  

Christine Tshibuyi