Julien Paluku : «Recouvrer la paix à Beni, c’est une manière d’immortaliser Mamadou et tous les siens qui ont versé leur sang»

Ph/actualite.cd

A l’occasion de la commémoration, ce jeudi 2 janvier, de 6 ans de la mort de Mamadou Ndala, des proches, amis et connaissances de cet ancien officier sont allés se recueillir à sa tombe, à Kinshasa (Kintambo).

Parmi eux, Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu, province dans laquelle Mamadou Ndala a fait des exploits, en commandant les opérations qui ont abouti à la victoire de l’armée congolaise sur le Mouvement du 23 mars (M23).

Julien Paluku a témoigné le parcours de ce vaillant soldat qui a, d’après lui, nourri l’espoir d’un Congo qui peut se faire et se refaire à partir de ses élites. M. Paluku reste convaincu qu’au vu de la mission accomplie, Mamadou Ndala est bel et bien vivant. L’unique moyen de l’honorer, c’est de recouvrer la paix à Beni, indique Julien Paluku.

«Pour tout ce qu’il a fait, et le témoignage que je vous livre ici, démontre que Mamadou est bien vivant. Il est vivant, parce que, depuis qu’il a trouvé ce qui lui est arrivé à Beni, beaucoup de jeunes gens ont nourri l’ambition de défendre la République, parce qu’ils ont vu un jeune, ils ont vu un patriote, ils ont vu quelqu’un qui a mobilisé la population. Et donc, il a nourri l’espoir d’un Congo qui peut se faire et se refaire à partir de ses élites. Je crois que six ans après, Beni pleure Mamadou, Beni regrette Mamadou. Mais je crois qu’après six ans, le sang de Mamadou va devoir se venger pour que Beni retrouve la paix, et qu’on reconnaisse qu’il y a quelqu’un qui a été au début des opérations, et dont le sang est en train de se venger pour ramener la paix. J’ai l’espoir que Dieu m'entends. J’ai l’espoir que toutes nos prières vont s’inscrire, pour qu’en recouvrant la paix à Beni, que ça soit une manière d’immortaliser Mamadou et tous les siens qui ont versé leur sang», a déclaré Julien Paluku.

Plaidoyer pour l’érection d’un monument au lieu de l’assassinat

Présent à la cérémonie, M. Abdallah Mangala, représentant de la Communauté Islamique au Congo (COMICO), dont fut membre Mamadou Ndala, a plaidé pour l’érection d’un monument à l’endroit où avait été assassiné Mamadou Ndala en vue d’immortaliser l’homme et les causes de son combat.

« C’est le moment d’ériger un monument là où il est tombé dans le champ de bataille. La personne est immortalisée à la place même où il y a eu le feu. Nous estimons qu’il mérite (un monument). Malgré qu’il soit dans l’impératif, mais ici sur la terre, qu’il y ait un acte symbolique de là où il a été visité par l’ange Gabriel, qu’il y ait un monument qui parle de cet acte-là. Nous sommes dans un pays vaste, je pense que la cause qui l’a emmené n’est pas encore disparue. Elle est toujours là, à la recherche de la paix, de cette quiétude, de la liberté et l’indépendance du peuple congolais, dans sa vie, dans son pays. Cette valeur, la paix qu’on est en train de chercher, qu’elle soit une paix complet, qu’elle soit une paix durable, qu’elle soit une paix qui va donner encore l’espoir à tous les congolais que notre pays se développe pour qu’il soit parmi les bons pays du monde», indique M. Abdallah Mangala.

Mort à 35 ans, Mamadou Mustafa Ndala était Chef du 42e bataillon commando de l’Unité de réaction rapide (URR) des FARDC. Il s’était distingué dans les combats qui ont défait le Mouvement du 23-Mars (M23) près de Goma.

«C’est donc à la suite de cette victoire (contre le M23), que le président de la République, à l’époque, a décidé que les gens qui venaient de mettre en déroute le M23 qui avait des soutiens internationaux, qu’ils soient déployés à Beni pour faire face aux ADF. C’est donc à la suite de la réussite de la mission contre le M23 que l’unité (de Mamadou) a été délocalisée à Beni, et malheureusement, c’est là qu’il nous a été arraché», a rappelé Julien Paluku.

Ce 2 janvier 2014, Mamadou Ndala et ses hommes se rendaient ce jour-là à Eringeti dans le cadre des opérations futures contre les ADF. Le bilan officiel de l’embuscade de Ngadi, près de l'aéroport de Mavivi serait de trois morts dont deux gardes du Colonel et cinq blessés, selon le bilan officiel.

 

Claude Sengenya