RDC : « Nous avons demandé au cardinal d'interpeller les autorités qui, pour la plupart, sont les brebis de son église » (caucus des députés du Grand Nord-Kivu)

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A l’occasion de sa visite pastorale à Butembo, le cardinal Fridolin Ambongo a échangé avec les députés originaires de cette contrée sur les massacres récurrents dont sont victimes les populations de l’Est de la RDC. Après cet échange, le député Paul Muhindo Vahumawa, Président du caucus des députés du Grand Nord, dit avoir demandé au Cardinal d’interpeller les autorités du pays sur ce qui se passe à l’Est.

« Nous avons dénoncé les génocides qui sont perpétrés  ici auprès du Cardinal Ambongo. Et nous lui avons demandé d'interpeller les autorités du pays qui, pour la plupart sont les brebis de son église afin que la paix règne à l’Est. Et nous savons également que le chrétien ne peut pas tuer son frère ou le laisser souffrir », a déclaré Paul Muhindo.

Avec le Cardinal, ces députés ont aussi évoqué le risque de l’islamisation de cette région.

« Nous savons que le risque de l'islamisation est réel. Parmi les gens qui nous tuent, il y en a de ceux qui sont musulmans et d'autres parlent d'autres langues. Pour ce qui nous concerne, nous continuons à travailler avec nos services de sécurité pour que nos populations puissent retrouver la paix », a poursuivi Paul Muhindo.

S'agissant du risque de balkanisation de cette partie de la RDC qui est tant menacée par des groupes rebelles : « L'idée de la balkanisation est réelle. Il y a des gens qui pensent qu'il faut découper cet endroit. Aujourd'hui, il y a des villages entiers qui sont abandonnés. Et d'autres personnes qui ne proviennent des lieux inconnus viennent occuper ces terrains. On ne peut pas continuer à rêver en pensant que ce sont des songes. Il y a un plan de la balkanisation », a-t-il expliqué au cardinal.

Les élus du Grand Nord-Kivu ont aussi sollicité l’implication du cardinal pour faire arriver à arracher du gouvernement, les assistances humanitaires pour les populations du Kivu.

« Il faut que les autorités déclarent cette zone "sinistrée" pour permettre aux gens qui sont ici de trouver à manger en leur apportant des  assistances humanitaires. Mais au-delà de ça, il y a encore des pressions fiscales. Nous continuons à nous battre en tant que députés pour faire passer le message auprès du gouvernement », a-t-il conclu.

Claude Sengenya, à Butembo