A la fin de son séjour dans l’Est, le Cardinal Ambongo tranche : “le risque de balkanisation est bien réel”

ACTUALITE.CD

En juin 2019 déjà, se penchant sur la situation sécuritaire et humanitaire du pays, les évêques catholiques réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) notaient que « tout porte à croire que le plan de déstabilisation et de balkanisation du pays, orchestré de l'extérieur avec la complicité de certains de nos compatriotes, se poursuit ».  

Pour les évêques, il est "inacceptable que des groupes armés étrangers s'installent , s'entraînent et commettent des crimes en RDC, alors qu'ils n'attaquent pas leurs pays d'origine contre lesquels ils sont censés se rebeller".  

Ce lundi à Butembo au micro de ACTUALITE.CD, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu est revenu sur le même constat.

L’inquiétude de la population de Butembo, c'est la même inquiétude que nous, évêques du Congo partageons. Et nous l'avions déjà dénoncé dans un de nos messages, je crois à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays. Nous avions fait une déclaration sur le risque de Balkanisation de notre pays. Depuis mon arrivée ici, j'ai beaucoup écouté et malheureusement, je dois dire que ce risque est bien réel ”, a t-il déclaré dans cette interview qui intervient à la fin de son séjour dans cette région.

Face à cette situation, explique le Cardinal, l'Église a un rôle de la sentinelle, celui de réveiller notamment la conscience des dirigeants du pays afin qu’ils prennent des dispositions nécessaires pour mettre fin à ce risque. 

L'Eglise joue son rôle, l'Eglise a essentiellement le rôle prophétique et qui dit le rôle prophétique dit le rôle de la sentinelle. L'Eglise est là pour sonner l'alarme, réveiller la population et les autorités qui nous gouvernent pour dire que le danger de Balkanisation est là. On a de fois l'impression que les gens passent leur temps à faire des fêtes, à se quereller autour des futilités à Kinshasa, alors que le risque de Balkanisation de notre pays est en marche. L'Eglise est là pour réveiller la conscience des dirigeants afin qu'ils regardent ce danger en face et qu'ils prennent toutes les dispositions qu'il faut pour arrêter ce risque ”, a ajouté F. Ambongo.

Claude Sengenya, à Butembo