Cardinal Ambongo à Butembo: « conclure que la population joue le jeu de l’ennemi est un affront à notre peuple »

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Le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu dit une messe à l’Esplanade Tshaka Tshaka de Butembo (Nord-Kivu). Devant des milliers de fidèles et diverses personnalités, l’archevêque de Kinshasa a témoigné de la solidarité de l’Eglise catholique envers les populations de Beni-Butembo.

« Nous devons résister à la tentation d’auto-accusation. On a tendance à trouver la cause de nos malheurs entre-nous. Pendant ce temps, l’ennemi peaufine son plan. Dans le contexte d’aujourd’hui, nous devons apprendre à nous faire confiance », a t-il déclaré.

Il a fustigé les comportements de certains qui accusent la population d’être complice des massacres.

« Il y a des gens qui font comme s’ils banalisent ce qui se passe à Beni, comme si tout ce qui se passe à Beni est la faute de la population locale. Ils disent si tout cela arrive, c’est de votre faute. Vous êtes des responsables. C’est irresponsable! Naturellement, on peut trouver parmi la population à Beni et à Butembo certains qui collabore avec l’ennemi, mais de là à conclure que la population joue le jeu de l’ennemi est un affront à notre peuple. C’est inacceptable », a t-il ajouté dans son homélie.

Il a dénoncé la généralisation et apporté son soutien à l’Armée.

« De la même manière, nous ne pouvons pas rendre l’armée, la police ou la Monusco responsable de nos malheurs. Ces gens ne sont pas nos ennemis. On peut avoir des cas des ratés. Résistons à la généralisation. Nous risquons de faire le jeu de l’ennemi ».

Butembo est la dernière étape de cette visite du prélat catholique dans un Grand-Nord-Kivu secoué par la guerre des ADF à Beni et l’épidémie d’Ebola. Après la messe, il est prévu des échanges avec les autorités et les membres du patronat local. Lundi, le cardinal Fridolin Ambongo devra visiter quelques œuvres de l'Eglise, dont l'Université catholique du Graben, avant de regagner mardi Kinshasa, via Goma.

Claude Sengenya