La députée Colette Tshomba a, au cours d’une interview accordée à Actualite.CD, vendredi 20 décembre, réagi au vœu émis par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sur le retour à l’élection présidentielle à deux tours.
L’élue de la circonscription électorale de la Funa à Kinshasa évoque la question de moyens et pense que cette question devrait être mûrement réfléchie.
Elle estime que les Présidents élus au suffrage indirect ne sont pas moins légitimes que ceux élus au suffrage direct à un ou deux tours.
« Vous savez, pour souscrire à une réforme, il faut mesurer beaucoup de paramètres. Il faut que l’on nous explique le bien-fondé de ladite reforme. Nous sommes l’autorité budgétaire. Est-ce qu’on mobilise assez ? Il y aura-t-il assez de moyens pour prétendre aller au deuxième tour de la présidentielle ? C’est beaucoup d’argent », a dit à Actualite.CD, la députée Tshomba, membre de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale.
Et de poursuivre :
« En Afrique du sud, les Présidents sont élus au suffrage indirect alors qu’ils ont un budget plus élevé que le nôtre. Ils ne sont pas moins Présidents légitimes que le Président congolais qui est élu au premier tour. Si maintenant il faut qu’on le fasse élire au second tour, avec un budget modique, ça pose quand même un problème. On va examiner tout ça, les uns, les autres vont motiver, c’est une Assemblée puis on va voter », martèle la première vice-présidente du groupe parlementaire Liberté Démocratie et Ecologie (LDE).
« il ne faut pas non plus que cela soit un prétexte pour ne pas organiser les élections en respectant le cycle électoral tél que prévu par le constituant », averti-t-elle.
Lors de son discours sur l’état de la nation, devant les députés et sénateurs réunis en congrès, le Président de la République Félix Tshisekedi, avait invité ces derniers à réfléchir sur l’éventuelle réhabilitation d’une présidentielle à deux tours.
« De même, Honorables Députés et Sénateurs, ne devons-nous pas nous interroger sur les avantages du rétablissement du deuxième tour de l’élection présidentielle de manière à ce que le vainqueur puisse être revêtu de la légitimité suffisante pour appliquer sa vision, partant d’une posture de rassemblement et être comptable devant le peuple ? », disait-il.
Berith Yakitenge