RDC-Butembo : des étudiants ressortissants de Beni et militants de la Lucha dans la rue pour décrier la résurgence des tueries des civils par des présumés rebelles ADF

Photo ACTUALITE.CD.

Plus d’une centaine d’élèves et étudiants, ressortissants d’Oicha et environs (Beni), ainsi que des militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont manifesté, l’avant midi de ce jeudi 21 novembre, dans les rues de Butembo pour dénoncer la recrudescence des tueries des civils par des présumés rebelles ADF à Beni, leur région d’origine.

Du monument Mgr Kataliko à la mairie de Butembo, via le quartier Furu, ces jeunes, vêtus la plupart en t-shirts noirs, étaient porteurs des calicots sur lesquels on pouvait lire : « Quel est le résultat de plus de 21 000 hommes déployés à Beni ? », « Beni n’est pas une boucherie », « Stop aux massacres de Beni ».

« Nous dénonçons l’insécurité permanente dans notre territoire de Beni, notamment des carnages devant l’impuissance des forces armées de la République et de la communauté internationale, représentée par les casques bleus de la Monusco. La persistance de ces massacres laisse à croire qu’il y aurait une complicité voilée de certains militaires malintentionnés qui appuient l’ennemi pour tuer, kidnapper et piller les biens des civils, jours et nuits, pendant plus de 6 ans », a déclaré Prince Musavuli, président des étudiants ressortissants d’Oicha et environs. 

A la mairie, les manifestants ont organisé un bref sit-in avant de remettre au maire un mémorandum adressé au chef de l’Etat. Dans ce document, cette coalition des étudiants ressortissants de Beni et militants de la Lucha plaident pour des actions concrètes pour stopper les violences dans la région de Beni.

« [Nous] demandons au président de la République : de bien payer les militaires engagés au front dans la zone sinistrée, de changer le chef d’état-major de l’armée et de relever tous les anciens officiers dans le territoire de Beni, de constituer une commission d’enquête indépendante et neutre, de déclarer la zone de Beni sinistrée et l’exonérer de tout paiement de taxes, d’impôts, afin de soulager tant soit peu la population de cette partie du pays, aux élus de Beni ville et territoire (nous leur demandons) de sécher les activités au parlement jusqu’à ce que la question de Beni soit une préoccupation de la nation et trouver une solution durable et permanente, à la Monusco de s’impliquer sérieusement dans la question de Beni, de fournir les explications claires sur les rumeurs faisant état de son implication dans le massacre des civils, d’inciter la Cour pénale internationale de se pencher sur la question des massacres à travers une enquête judiciaire et qui débouchera sur l’arrestation des auteurs de ces crimes », a recommandé Prince Musavuli, lisant le mémorandum.

Le maire de Butembo, Sylvain Kanyamanda, qui a réceptionné le mémorandum, a décidé de dépêcher deux délégués des manifestants à Beni, pour rencontrer le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Kasivita, qui y séjourne, depuis l’avant midi de ce jeudi, en vue de bien canaliser ces « recommandations qui engagent le chef de l’Etat ». Mais avant que leurs délégués ne descendent à Beni, 54 km au Nord de Butembo, les manifestants se sont dirigés au bureau local de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo (Monusco) pour la remise du même mémorandum. 

Claude Sengenya