L'introduction du vaccin Johnson&Johnson dans la riposte contre l’épidémie d’Ebola intervient dès ce jeudi 14 novembre 2019 à Goma. Deux zones de santé sont concernées dans un premier temps par la vaccination. Il s'agit de Kahembe et Majengo où 6 sites de vaccination seront érigés pour une cible de 40 000 personnes pendant 4 mois.
« Depuis quelques mois, nos autorités tant politiques que de sanitaires ont pris l'option de pouvoir ajouter à l'arsenal des stratégies contre la maladie à virus Ebola, un deuxième vaccin qui est Johnson & Johnson et qui va être utilisé à partir du jeudi 14 novembre 2019. Le lancement officiel sera fait par nos autorités dans les jours qui suivent. Ce deuxième vaccin va être donné d'abord ici à Goma dans les zones de santé de Majengo et Kahembe », a dit le Dr Steve Ahuka, coordonnateur de la riposte contre Ebola, au cours d'une conférence de presse animée ce mardi 12 novembre 2019 à Goma.
Le premier lot de ce deuxième vaccin est arrivé à Goma le vendredi 1er novembre 2019. Sur les 500 000 doses attendus, 23 000 sont disponibles dans les stocks à Goma.
« C'est un vaccin à deux doses à administrer dans un intervalle de 56 jours. Les vaccinations seront effectuées par voie d'injection de 0.5 ml dans le muscle deltoïde de l'avant-bras. Il s'observe un début précoce de la réponse immunitaire après la première dose. C'est après la deuxième dose qu'il y a augmentation substantielle de la réponse en anticorps. La population sera composée des adultes et des enfants âgés d'un an ou plus qui prévoient de rester dans la zone jusqu'à la deuxième dose. Les femmes enceintes et allaitantes seront incluses dans cette étude. Il y aura un suivi spécial et très approfondi des femmes enceintes jusqu'à 3 mois après l'accouchement » explique pour sa part Dr Hugo Kavunga, project manager à l'INRB.
Médecins sans frontières (MSF) se charge de la mise en œuvre de l’étude clinique.
« En plus de la préparation logistique, nos équipes sont activement engagées dans le dialogue avec les communautés afin de répondre à leurs préoccupations. Depuis plusieurs semaines, plusieurs équipes d'engagement communautaire de MSF sont sur place pour informer et répondre aux questions des membres de la communauté des districts sanitaires de Majengo et Kahembe. Ces derniers ayant été identifiés en collaboration avec les autorités sanitaires comme les premières zones à vacciner » indique Dr Véronique Urbaniak, coordinatrice du projet de vaccination contre Ebola à MSF.
Selon le comité multisectoriel de riposte contre Ebola dans son bulletin du 11 novembre 2019, depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 3.287, dont 3.169 confirmés et 118 probables. Au total, il y a eu 2.193 décès (2075 confirmés et 118 probables) et 1067 personnes guéries, aucun nouveau cas n’a été enregistré.
Jonathan Kombi