L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a menacé ce mardi 12 novembre de « fouiner » dans la gestion du régime de l’ancien président Joseph Kabila, pourtant partenaire dans la coalition FCC-CACH au pouvoir.
La déclaration a été faite par le président intérimaire du parti, Jean Marc Kabund devant les militants. C’est suite aux incidents récurrents entre les partisans du camp de Félix Tshsiekedi et celui de Joseph Kabila qui ont provoqué le weekend-end dernier l’incendie des effigies de deux personnalités à Kolwezi et à Lubumbashi.
« Notre bonne foi est jusqu’à ce jour déclarée. Il ne faudrait pas que d’autres blagues et bêtises nous poussent à aller fouiner. Nous sommes une machine politique, nous pouvons tout changer à la minute. Je ne voudrais pas que les gens disent demain Kabund a tué la coalition. Nous ne pouvons pas accepter qu’un individu ou un groupe d’individus puissent blaguer avec notre pouvoir. Nous à l’UDPS, nous ne changerons jamais, nous demeurons le rouleau compresseur. Sur notre passage, nous allons détruire tout le monde qui tenterait de blaguer avec nous », a déclaré Jean Marc Kabund.
Contrairement aux demandes des observateurs, Félix Tshsiekedi avait déclaré lors de sa récente visite à Bruxelles qu’il n’envisageait pas de « fouiner dans le passé » pour ouvrir des dossiers judiciaires à propos de la gestion de Kabila.
Et lundi 11 novembre à Paris, Félix Tshisekedi a une fois de plus évoqué le chantier de la justice et l’épineuse question de l’impunité. Il s’est refusé de se présenter en revanchard. Devant les militants, réunis à Paris, pour l’écouter, il a refusé de se focaliser sur ses actuels alliés.
« Oui, justice doit être faite, mais pas n’importe comment. Moi, qui vous parle, j’ai mille et une raison de me venger au sujet de tout ce que j’ai vécu dans ma vie. Je ne vais pas seulement commencer à le faire avec nos alliés du FCC parce que je dois reculer jusqu’aux années du Maréchal Mobutu (…) », a-t-il déclaré.
Sans donner plus de détail, il a évoqué la possibilité de créer « un jour » un tribunal pour les crimes commis au Congo.
« Je pense que nous instaurerons un jour un tribunal pour les crimes commis au Congo. Et ce tribunal sera institué au Congo. Et, pour cela, nous avons besoin de renforcer les capacités de notre justice. Voilà le Congo que je veux voir, pas un Congo où les fils et les filles de ce pays seraient contre d’autres pour semer la haine, le tribalisme, l’horreur et la mort. Je ne vais jamais l’accepter tant que je serai à la tête de ce pays », a-t-il ajouté.
Ivan Kasongo