Les Nations Unies envisagent déployer de nouvelles troupes dans la région de Mambasa, en Ituri, en vue de garantir la sécurité des agents impliqués dans la riposte contre l'épidémie d'Ebola. C'est ce qu'a annoncé lundi 4 novembre David Gressly, représentant de l'ONU, chargé de la coordination de la riposte à Ébola, après le meurtre, le weekend dernier, d'un journaliste de Lwemba, près de Mambasa, réputé pour son implication dans la riposte contre l'épidémie.
Papy Mumbere a été criblé de balles à son domicile par des hommes armés assimilés aux miliciens Mai-Mai qui menacent, depuis un temps, de s'apprendre aux agents qui œuvrent dans la réponse à Ébola.
" Je dois déplorer l'attaque contre le journaliste. On ne peut pas accepter ces genres d'attaques contre une personne pour les services qu'elle donne en tant que journaliste. Cette situation, ça va demander non seulement une meilleure sécurisation de la zone (Mambasa), mais aussi une suite de justice. On doit chercher justice. Nous, les Nations Unies, nous allons voir comment nous pouvons déployer les troupes dans cette zone, nous allons voir comment appuyer les enquêtes. Je crois que nous pouvons agir rapidement ", a déclaré David Gressly lors d'un point de presse lundi à Butembo (Nord-Kivu).
Le fonctionnaire onusien a annoncé qu'il va se rendre dès ce mardi 5 novembre dans la région de Mambasa. Il promet d'écouter les populations, y compris les journalistes, et les agents impliqués dans la riposte, en vue de garantir la poursuite du travail.
" Ce qui est important est de noter que nous avons fait beaucoup de progrès dans la lutte contre cette maladie. Il n'y a plus de transmission dans la zone de Butembo, nous croyons que c'est le même cas à Beni et Komanda (Ituri). Un progrès important, mais fragile, très fragile. Nous devrons saisir l'opportunité que nous avons pour contenir l'épidémie qui se trouve maintenant dans la zone de Mangina et Mambasa. Nous devons travailler pour garantir un accès rapide et sécurisé dans cette zone (Mambasa) ", a indiqué David Gressly.
Depuis quelques semaines, les agents impliqués dans la riposte contre Ébola à Mambasa font face à des cas de violences qui se soldent parfois sur l'incendie des structures sanitaires de prise en charge d'Ebola et l'assassinat des humanitaires. Des organisations de défense de droit de l'homme de l'Ituri accusent un groupe des miliciens mai-mai d'en être auteurs.
Claude sengenya