RDC : Néhémie Mwilanya émet des « réserves » quant aux éventuelles opérations des armées étrangères dans l’est du pays

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Le coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC), Néhémie Mwilanya Wilondja, a affirmé, le week-end dernier, qu’il avait des « réserves » en ce qui concerne d’éventuelle opérations des armées des pays voisins dans l’est de la RDC. Ces opérations devraient consister à éradiquer les groupes armés étrangers et locaux.

M. Mwilanya dit croire en la capacité des forces armées congolaises pour rétablir la paix et la sécurité au pays. Il admet cependant le partage des renseignements entre les FARDC et les armées voisines.

« Nous restons confiants dans la capacité de nos forces de défense à mener elles-mêmes les opérations envisagées avec, à la limite, le soutien en renseignement des pays voisins et l’accompagnement des leaders locaux dans un processus de sensibilisation aux vertus du dialogue s’agissant du règlement des conflits à caractère communautaire », a dit Néhémie Mwilanya.

Il a ajouté : « Nous émettons les réserves les plus expresses sur la rationalité de toute initiative visant à offrir le territoire national aux forces étrangères des pays voisins comme théâtre d’opérations militaires qui se transformeraient in fine, sans aucun doute, en un règlement des comptes entre ces forces, vue l’état de belligérance avéré qui les caractérisent depuis plusieurs mois déjà. Les victimes collatérales en seraient inévitablement nos populations de l’Est du pays. Ce qui serait totalement inacceptable car, cela aggraverait l’état de vulnérabilité de celle-ci et l’instabilité de la région ».

La semaine dernière, le général Léon Richard Kasonga Tshibangu, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a indiqué que les forces armées du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda ainsi que le Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (AFRICOM) et la Mission de l’ONU pour la stabilisation en Congo (MONUSCO) ont fini les “réflexions sur les stratégies” à appliquer afin de neutraliser les groupes armés dans l’est du pays. Il n’avait pas évoqué les opérations conjointes des armées précitées.

Néhémie Mwilanya, notable du Sud-Kivu, s’exprimait alors que dans son territoire natal de Fizi des affrontements entre groupes interethniques et les communautés locales Bembe, Fuliro et Nyindu, en coalition contre les communautés Banyamulenge, font rage. Ces violences ont provoqué le déplacement de plus de 51 000 personnes, selon l'ONU.

Stanis Bujakera Tshiamala