Une vidéo montrant Vidiye Tshimanga, président du comité de direction du Daring Club Motema Pembe (DCMP) de Kinshasa, en colère, a fait le buzz sur la toile. C’était dans le vestiaire après le nul concédé devant le C Saint Eloi Lupopo (1-1), dimanche dernier à Lubumbashi. Dans cette séquence de plus d’une minute, l’on aperçoit le numéro un du DCMP en train de gronder joueurs, entraîneurs et collaborateurs à propos des pratiques fétichistes qu’il estime bannir au sein du team vert et blanc kinois.
Au cours d’un entretien accordé mercredi à quelques médias dont ACTUALITE.CD, Vidiye Tshimanga s’est dit inquiet du fait que cette image soit balancée sur les réseaux, ensuite relayée dans la presse et commentée dans tous les sens.
« Je regrette un tout petit peu parce que ça été publié dans tous les réseaux mais vous savez que ce qui se passe dans un vestiaire doit rester dans le vestiaire. Les grands entraîneurs, les grands présidents, j’en connais, allez sur YouTube, vous allez voir comment ils tonnent sur les joueurs dans les vestiaires. Je pense que j’ai été fort mais il y a eu d’autres qui ont été plus forts que moi. C’est un cas particulier. Moi, comme je dis, avant d’être président, je suis d’abord supporteur du DCMP, parfois il y a des choses qui me font sortir de mon rang », a déclaré Vidiye Tshimanga.
Vidiye Tshimanga a éclairé sur les circonstances qui l’ont amené à s’énerver jusqu’à ce point. Il justifie sa colère par la « subodoration de pratiques des fétiches dans DCMP », chose qu’il banni.
« Il y a eu des échauffourées dans les tribunes. Nous avons été attaqués par les supporteurs de Lupopo que la police avait laissé traverser les barrières et arriver jusqu’à nous, les dirigeants, et commencer à nous jeter de l’urine, de l’eau, du sel, etc…Tout ça parce qu’ils estimaient qu’il y avait parmi nous des sorciers. C’est là que l’énervement a commencé. Dans les discussions, il s’est avéré qu’il y avait une subodoration de pratiques des fétiches dans DCMP, chose que moi personnellement, je banni. Ma foi en Dieu me permet d’avoir la conviction que lorsque je me mets au service de mes ambitions, le travail finira par payer ; lorsque je mets le sérieux, la réflexion, la concentration en ce que j’entreprends, ça me permet d’avoir la réussite. Et je voulais leur (les joueurs, Ndlr) transmettre ça. A moins que vous me présentiez un magicien qui réussira à faire traverser un ballon tout le terrain et le faire entrer dans le but. Je pense que la seule façon de marquer un but c’est de travailler en groupe, de se faire des passes, de mettre un système de jeu pour faire en sorte que le joueur qui sera propice à mettre le ballon au filet puisse y arriver », a-t-il dit.
Et de poursuivre : «J’ai vu certaines réalités qui ne m’ont pas plu et je me suis dit pourquoi on laisserait nos enfants, petits-frères (les joueurs ndlr) se livrer dans ce genre des choses que moi, personnellement je ne crois pas. J’avais l’impression que c’était sacrifier l’avenir de ces jeunes talents. Ce n’est pas l’argent qui m’a énervé. Ce qui m’a énervé c’est d’avoir vu ceux que j’appelle mes enfants, mes petits frères être emmenés dans une mauvaise direction. Par exemple, dans ce match quand quelqu’un, éloigné, dit à un joueur tu as deux buts, ça va rentrer et le joueur commence à penser que ça va rentrer même par magie et il oublie qu’il a les coéquipiers et avance sans réfléchir. Citez moi cette équipe qui a finalement 25 sorciers et qui font en sorte que le but entre et gagnent des titres. Les équipes qui gagnent la Linafoot ou autres compétitions n’y arrivent que par le travail, l’apport des moyens financiers pour mettre l’équipe dans de bonnes conditions, le sérieux et les choix des athlètes. De ce côté-là, nous avons fait le choix des athlètes jeunes, les athlètes expérimentés qui ont le talent, nous avons mis à la disposition tous les ingrédients pour que nos athlètes puissent arriver à nos objectifs ».
La commission de gestion de la Ligue Nationale de Football a adressé, en date du 15 octobre dernier, une lettre de mise en garde aux dirigeants du FC Lupopo suite aux actes répétitifs de menaces des dirigeants des équipes adversaires au stade Frédéric Kibassa-Maliba, à Lubumbashi, par ses supporteurs.
Fonseca Mansianga