Médecins sans frontières France se dit favorable à l’introduction du deuxième vaccin pour accélérer la lutte contre la maladie à virus Ebola dans les provinces de l’Est de la République démocratique du Congo où l'épidémie a fait plus de 2 100 victimes en 14 mois.
Son chef de mission chargé des urgences l'a déclaré, mardi 15 octobre, au cours d'une conférence de presse. La section française de MSF note que le nouveau vaccin a plus d'immunité que le Merck et protège aussi contre d'autres fièvres hémorragiques, à part Ebola
"L'épidémie connaît une accalmie mais n’est pas finie. Plus un grand nombre de personnes est vacciné, plus la population est protégée. Ainsi, on pourra prévenir un éventuel retour de la maladie. Le vaccin Johnson & Johnson, qui se fait en deux injections, propose d'avoir une immunité plus large que le vaccin proposé par Merck, c'est-à-dire que Johnson&Johnson protège contre d'autres souches de la maladie à virus Ebola, et puis protège aussi contre d'autres fièvres hémorragiques", a déclaré Tristan Le Lonquer,chef de mission Urgence Nord-Kivu pour MSF/France
L'équipe en charge de la riposte contre la maladie à virus Ebola a annoncé que l'administration du deuxième vaccin préventif sera effectif, dès début novembre, dans la ville de Goma (Nord-Kivu) où le dernier cas a été rapporté en juillet dernier. L'arrivée d'un nouveau vaccin est prévue pour ce vendredi 18 octobre. Deux quartiers sont ciblés notamment Majengo et Kahembe, à Goma.
Dans ces quartiers, habitent "plusieurs ressortissants de Beni et Butembo" où l'épidémie a fait plus de victimes. L'un de ces quartiers est à "risque", avait dit le docteur Muyembe au cours de la conférence de presse à Kinshasa.
Ce nouveau vaccin a provoqué une controverse en dépit de sa validation par l'équipe dirigeante de la riposte.
Le protocole de vaccination établi, le 28 mai 2019, par le Consortium de l’Etude [CEPI, Expanded Programme on Immunization, DFID, Epicentre, MSF, UK-PHRST, UNICEF, Wellcome Trust, WHO, et Janssen Vaccines & Prevention B. V ] fait remarquer que ce vaccin avait produit "deux effets indésirables graves présumés inattendus (SUSAR)" sur des candidats lors de l'étude.
L'éventualité d'introduction de ce deuxième vaccin avait provoqué l'ire du docteur Oly Ilunga, ministre de la Santé jusqu'en juillet 2019. Il avait prévenu le président Félix Tshisekedi contre le consortium qui promeut ce vaccin produit par la société américaine Johnson & Johnson.
Principal investigateur de ce vaccin, le Dr Jean-Jacques Muyembe, a affirmé que ce vaccin ne présente aucun effet secondaire indésirable. Il a, par la même occasion, démenti ce protocole qui porte, par ailleurs, sa signature et qui a été présenté au ministère de la Santé.
Yassin Kombi, à Beni