RDC : Flory Kabange reconnaît qu’il y a eu corruption lors des élections des gouverneurs et sénateurs

Siège de l'assemblée provinciale de l'Ituri/Ph. ACTUALITE.CD

Le procureur général près la Cour de cassation, Flory Kabange Numbi, a reconnu, ce mardi 15 octobre, qu’il y a bel et bien eu la corruption au cours des dernières élections indirectes des gouverneurs et sénateurs en RDC.

M. Kabange l’a dit dans son discours à l’occasion de la rentrée judiciaire.

« Les dernières échéances électorales dans notre pays ont révélé des dérapages malheureux notamment à l’occasion des scrutins indirects lors des élections des gouverneurs et des vice-gouverneurs des provinces ainsi que des sénateurs. A ma qualité d’observateur de la scène politique nationale, j’ai eu cette fois, au plan professionnel, l’occasion de vivre l’expérience des faits de corruption dénoncés lors des élections tenues au niveau des Assemblées provinciales », a déclaré le procureur général près la Cour de cassation.

Plusieurs observateurs avaient dénoncé une atteinte à la démocratie après des allégations de corruption au sein des Assemblées provinciales à l’occasion des élections des gouverneurs et des sénateurs.

« La bonne tenue des élections constitue le thermomètre par excellence de la santé de la démocratie dans un Etat qui se veut de droit. Ceci suppose un souci de moralisation à tous les niveaux », a martelé Flory Kabange Numbi.

Le président de la république, Félix Tshisekedi, avait pris la décision de suspendre, en mars dernier, l’installation des sénateurs élus, en majorité membres de la famille politique de Joseph Kabila. Mais cette suspension n’était que de courte durée car, quelques jours plus tard, elle a été levée après réception d’un « pré-rapport de Mr le procureur général près la Cour de cassation après sa réunion de concertation avec les procureurs généraux près les Cours d'appel à travers toute la République, sur les allégations de corruption relevées autour de l'élection des sénateurs ». L’issue des concertations sur les cas de corruption lors de ces élections n’a jamais été dévoilée.

Patrick Maki